POURQUOI LA DÉMOCRATIE A BESOIN DE LA RELIGION

Contribution La Griffe  Rhône-Loire

Rubrique Métaphysique

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite ▲▲▲△△

Dans cette conférence donnée en 2022 ce réputé sociologue allemand aborde la question de l’avenir d’une démocratie sans religion en y voyant le risque de perdre notre capacité à être en relation au monde. Texte d’un catholique pratiquant mais qui nous intéresse au plus haut point dans notre démarche

L’ouvrage se place dans une tonalité assez pessimiste : l’auteur déplore l’affaiblissement de notre capacité à être ému par le monde dans lequel nous vivons ; être interpellé et ému par le monde, c’est ce qu’il nomme la « résonance », qui nous permet de vivre en affinité avec des choses, des êtres, des idées qui nous sont extérieurs.
Son diagnostic sur la société pourrait, certes, appeler une discussion car il est facile de regretter l’évolution actuelle de la société et son « irrationalité » qui mobiliserait trop d’énergies de notre part et mènerait à un grand « burn out ». On a compris que la marque de l’écologie est forte !

Mais le plus important est dans ce qui est écrit sur la démocratie : elle est en péril car elle ne peut admettre l’agressivité et ainsi la violence montante la menace ; il faut au contraire des voix, des oreilles et des cœurs qui écoutent, en allemand aufhören qui signifie à la fois arrêter et tendre l’oreille.
Comment entrer alors en résonance, accepter d’être interpellé, de tisser un lien avec autrui, de voir et penser autrement, de devenir le lieu où le neuf advient ? L’auteur écrit que la religion (ou les religions) par sa richesse culturelle, ses conceptions du temps et de l’espace donne un sens à notre relation entre le cosmos et notre intériorité.

Certes nous sommes appelés à nous méfier des idoles humaines et aux dérives des confessions ; mais notre démarche a toute sa place dans ce petit ouvrage car le rite qui ne prétend pas être un dogme forme notre relation au monde et veut nous transformer pour entrer, reprenons le mot d’Hartmut Rosa, en résonance.

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