Contribution La Griffe : Île de France

Rubrique Métaphysique

Le théologien jésuite, Henri Laux, fait un parallèle entre le christianisme et la pensée de Spinoza.

Recommandation de lecture ▲▲▲▲▲

Intérêt général ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲

Rapport avec le rite ▲▲▲

Comme le chantait le regretté Georges Brassens : « Il suffit de passer le pont et c'est tout de suite l'aventure » Cependant, Je ne voudrais pas être irrévérencieux avec la « Compagnie » qui nous a habitué à suivre sa vie aventureuse en Chine ou chez les Guaranis, en citant notre chanteur anticlérical ! Aujourd'hui, c'est du côté de la vie intellectuelle que se vit l'aventure, avec d'ailleurs des dangers similaires (Ayons une pensée émue pour Pierre Teilhard de Chardin !). Tout cela pour dire que, à la Pléiade, l'œuvre de Baruch Spinoza est l'objet d'une réimpression et qu'en même temps, Henri Laux, grand théologien contemporain, se risque dans une comparaison et une inter influence supposée entre le christianisme et la pensée complexe de Spinoza. Comme il fallait s'y attendre, l'ouvrage est brillant : loin de voir un ennemi chez le penseur d'Amsterdam, réputé longtemps comme athée, il constate une immense force de vie qui ne peut qu'être positive dans l'élaboration continue d'une pensée chrétienne. Ce livre est important car Henri Laux, grand érudit en matière de mystique, fait appel à Spinoza, « libre penseur » par excellence, pour aborder le problème de la liberté de l'âme dans le christianisme.

Nous pourrions dire que le propre de Spinoza n'est pas seulement de nous présenter un tableau de l'homme et de Dieu, mais d'animer spirituellement ce tableau, en mesurant, étape par étape (donc au cours d'un voyage initiatique), la distance qui sépare l'homme de Dieu, distance qui est précisément variable. Le mysticisme de Spinoza se laisse donc mesurer, et c'est bien là un trait paradoxal, qu'il partage à certains égards avec celui de Thérèse d'Avila et ses « maisons » par exemple ; où même à des références venant d'Asie. Ne citons que le grand poète indien Kabir, qui écrit : » Frère, ne te laisse pas prendre aux erreurs du monde. La création est dans le Créateur, le Créateur est dans la création. En tout lieu, il demeure ». Un panthéiste spinoziste avant la lettre ! « Deus sive Natura »

Lecture passionnante, mais danger de se laisser convaincre ! Ah ces Jésuites...

 

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