LES DIEUX NE SONT JAMAIS LOIN
Contribution La Griffe : Lorraine
Rubrique Métaphysique
Quel bonheur de lire Lucien JERPHAGNON !!!
Recommandation de lecture ▲▲▲▲▲
Intérêt général ▲▲▲▲▲
Facilité de lecture ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite ▲▲▲▲▲
Cet auteur, pour ceux qui ne le connaissent pas, a été ordonné prêtre en 1950 mais a abandonné le sacerdoce, il a ensuite suivi une carrière d’historien, de philosophe et de professeur spécialiste de la pensée grecque et romaine et a écrit de nombreux ouvrages.
Son style est simple, son propos est toujours plein de bon sens. Il fait toujours preuve d’érudition sans être pédant et poseur.
Cet ouvrage traite de la place des mythes dans la psyché, l’intime de l’homme, des origines à maintenant.
Jerphagnon nous ramène aux premiers temps préhistoriques, où seul survivre mobilisait le cerveau humain. Ce n’est que bien plus tard que l’homme a commencé à se préoccuper du pourquoi, d’un ailleurs, de ce que peut être cette puissance inconnue et dangereuse mystérieuse. « La crainte a fait les Dieux » dit-il. En tissant un lien avec cette puissance inconnue, l’idée de Dieu a progressivement surgi et l’incompréhensible s’est déplacé vers le ciel, le haut.
La première métaphysique s’est exprimée dans des mythes. De ces mythes d’origine, nous n’avons que des vestiges. Ils racontaient la compréhension intérieure d’une puissance de la surnature, du commencement. Les mythes ont tissé des liens avec les Dieux en tant que puissance tutélaire, ce qui rassurait, donnait une impression de stabilité, de recours par l’offrande et l’invocation.
Face à l’angoisse de la mort, les mythes ont aussi joué un rôle essentiel. Ils donnaient dans l’Antiquité une espérance face à la terreur.
Ce n’est que depuis le siècle des Lumières et surtout l’ère moderne que le mythe a perdu son sens initial. C’est devenu synonyme de rêve, d’irréel, d’impossible, une sorte de fable pour les naïfs. Le scientifique, le rationnel ont maintenant supplanté le mythe qui relève du sacré, de ce qui est en dehors des normes de la raison, parce que d’un autre ordre. Il y a pour beaucoup de contemporains un refus de rentrer dans le monde proposé par les mythes.
Mais Jerphagnon se demande si les mythes s’oublient réellement ou bien s’ils sont ancrés dans notre patrimoine héréditaire psychologique ?
Cet ouvrage nous fait bien sentir pour notre démarche écossaise l’importance des mythes et j’en recommande chaudement la lecture.