CINQ MEDITATIONS SUR LA MORT
Contribution La Griffe : Lorraine
Rubrique Métaphysique
Toutes les traditions spirituelles se rejoignent. .
Recommandation de lecture ▲▲▲▲▲
Intérêt général ▲▲▲▲
Facilité de lecture ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite ▲▲▲▲
François Cheng est un académicien au parcours peu commun. Ecrivain, essayiste calligraphe, il est né en chine en 1929 et se réfugie en France à la fin des années 40, lors de la prise de pouvoir communiste qui donné lieu à une répression féroce. Cet écrivain incarne une synthèse extraordinaire entre la culture orientale et la culture occidentale. Il connaît particulièrement la poésie anglaise (John Keats, Percy Shelley) et la littérature française, mais le taoïsme et le confucianisme comme le bouddhisme lui sont aussi familiers.
Il a écrit ce livre en 2013, à un âge déjà avancé. En fait, la mort et surtout sa suite étant une grande inconnue, il nous parle abondamment de la vie.
Dès le début de cet essai, il nous précise que le principe de vie est contenu dès le départ dans l’avènement de l’Univers. La Voie selon le Tao est une gigantesque marche orientée de l’univers vivant qui nous montre qu’un souffle de vie, à partir de rien, a fait advenir le Tout.
La mort donne du prix à la vie, elle introduit la notion de temps du fait d’une fin inéluctable de notre existence terrestre, elle nous pousse à une ardente urgence de vivre. La vie est quelque chose qui advient et qui devient.
Cheng utilise plusieurs fois une inversion de perspective. Ainsi, il se met à la place de Dieu pour nous faire mesurer la complexité de l’exercice de création, l’imperfection du monde manifesté n’étant que la contrepartie de la liberté donnée aux humains. De même, il nous amène à nous placer du côté de la mort pour apprécier ce qu’est la vie. Elle est source d’inventivité, de diversité et de surprises, elle suscite des émotions souvent très fortes, souvent douloureuses mais qui donnent du relief à notre existence.
L’auteur considère que l’homme est trine, corps/esprit et âme. Pour lui l’esprit se rapporte à l’intellect. L’esprit raisonne et l’âme résonne, l’esprit se meut et l’âme s’émeut. Il attache une grande importance à la poésie dont il fait le contenu de sa 5ème méditation.
Nous ne pouvons que suivre Cheng lorsqu’il écrit que le divin, le Shen, donne le Shen-Qi, le souffle divin et que nous pouvons rentrer en relation intime, en dialogue avec le Shen-Ming, l’esprit divin.
Ce livre est très bien écrit, pas trop long et facile d’accès, j’en recommande chaleureusement sa lecture.