ÊTRE SOI-MÊME
Contribution La Griffe Touraine
Rubrique Méthaphysique
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△
Facilité de lecture ▲▲△△△
Rapport avec le rite ▲▲▲△△
Claude Romano, professeur de philosophie à la Sorbonne, spécialiste de phénoménologie et d’herméneutique philosophique, titulaire de la chaire GADAMER à BOSTON COLLEGE, nous livre une œuvre majeure sur les formes pathologiques prises par « l’individualisme contemporain », sur « la quête d’authenticité dans le rapport à soi-même », en nous offrant un parcours éclairé par les traditions philosophiques, religieuses et littéraires.
Il se place sous l’inspiration de l’ODYSSEE, il approche une diversité de continents intellectuels (de CICERON à HEIDEGGER…), il nous offre un chantier d’archéologue, il nous révèle la constance de « l’aspiration à une authenticité personnelle, à une vérité à l’égard de soi-même », à un refus du « masque ».
« L’idéal d’authenticité » se révèle alors plus exigeant que « l’idéal de sincérité », du fait dit-il, « que la sincérité peut aller de pair avec des illusions sur soi-même » ; en somme, il ne suffit pas d’être sincère pour atteindre une vérité sur soi ;il en va différemment de l’authenticité, dans la mesure où celle-ci consiste en une vérité « envers soi-même » ; elle suppose alors que nous ne soyons pas sur nous-même dans l’illusion ; elle doit ainsi s’accompagner « de lucidité, et d’un discernement » qui nous est propre, mettant en jeu les décisions par lesquelles nous nous façonnons nous-mêmes.
Voilà une forte interpellation sur la véracité et l’authenticité de notre être, sur notre construction écossaise, et ce dès l’épreuve du miroir lors de l’initiation, en passant par une réflexion profonde sur la notion de l’égo, du moi, du soi, du soi-même comme un autre, d’être autre et le même pourtant : tout ce qui fait le sel de l’initiation écossaise et sa dignité.