EN AVANT, ROUTE !
Contribution La Griffe Lorraine
Rubrique Métaphysique
El Camino par une Parisienne insupportable qui redevient elle-même : sympathique, fraternelle, intelligente et drôle.
Recommandation de lecture : ▲▲▲▲▲
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲
Facilité de lecture ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite ▲▲▲▲▲
Ce n’est pas le premier livre que j’aborde sur le chemin de Compostelle. Celui-ci pourrait ressembler dans la forme à « L’immortelle randonnée » de François Rufin. Sauf qu’Alix de Saint-André est une femme et qu’elle a abandonné le journalisme pour écrire ce qu’elle veut. Le profil de privilégiés reste identique, un ambassadeur et une fille de colonel, écuyer en chef du Cadre noir. Ce n’est pas un jugement de valeur, c’est que tout simplement, issus d’une « strate » sociale supérieure, citadine, ils s’étonnent l’un et l’autre de choses très banales.
Alix de Saint-André n’aborde pas son récit comme un journal, car les écrits ont reconstitué le parcours et ne l’ont pas accompagné. Elle débute son livre par un autoportrait de la vraie « connasse » parisienne, imbue d’elle-même, qui n’aime pas les gens, ne veut rien partager, fume trois paquets de cigarettes par jour et ne marche jamais. Voilà comment débute « son » chemin de Compostelle.
Et puis au fil des rencontres, des paysages, elle retrouve le sens du partage et aide de nombreux pèlerins sur « son » chemin. Le livre raconte les différentes fois où elle a repris le chemin et est allée jusqu’au « Camino de Finisterra », c’est-à-dire juste après Saint-Jacques de Compostelle, au bout de la terre, là, où symboliquement, on brûle les affaires du pèlerin, du vieil homme.
Tout son récit pourrait être fatigant, comme beaucoup de névrosé(e)s médiatiques qui ne parlent que d’eux, pour eux alors que ce livre raconte principalement les rencontres que fait Alix : Raquel, Pompon, Rodrigo, etc.
Son chemin est finalement composé par les autres, sa prose est toute en finesse avec un humour formidable, présent dans toutes les phrases et qui nous permet d’accéder au partage de son expérience, de sa joie et de sa foi.