Le réel n'a pas eu lieu

Contribution La Griffe :  Lorraine

Rubrique Métaphysique

Recommandation de lecture ▲▲▲▲ ▲

Intérêt général ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲▲

Rapport avec le rite ▲▲▲▲

Don Quichotte : Le grand roman de la dénégation éclairant les problèmes de notre civilisation.

« Le réel n’a pas eu lieu », ouvrage court, limpide et lumineux qui fait partie des très bons livres d’Onfray.

Dans la précipitation, Onfray est obligé de reprendre la lecture fastidieuse du roman de Cervantès. Il a alors une révélation : c’est le grand roman du déni, le problème absolu de notre société actuelle et plus largement de notre civilisation.

Cervantès a fait preuve d’humour en jouant sur l’ambiguïté et les paradoxes de son héros, miroir du bon Sancho, notamment sur les vertus de la chevalerie. Don Quichotte combat l’envie, mais est mû par « l’envie de devenir célèbre et reconnu sur toute la surface de la Terre » et ce qu’un de ses nombreux paradoxes.

Ce n’est pas la réalité que voit Don Quichotte, mais c’est son imagination qui fait la loi et il n’est jamais responsable des catastrophes qu’il provoque, ce qui produit rire et pitié chez Sancho Pança, comme dans la fameuse grotte de Montésinos ou le fabuleux l’emporte sur le réel.

Bien entendu Onfray ne peut s’empêcher de mettre une grande claque aux différentes religions, mais il commet l’erreur de confondre Foi et croyance, Chevalerie et religion, ce qui ne peut pas être la même chose.

Le dénégateur est persuadé d’être le seul à avoir raison et que ce sont tous les autres qui se trompent, que le faux deviendra vrai, que son illusion est plus vraie que le réel et qu’elle l’emportera, car lui seul est dans le vrai.

Ce roman est une parabole parfaite de l’ensemble de la caste des journalistes, politiques, idéologues et « intellectuels » français figurant en tête de gondole des libraires aveuglés par l’argent qu’eux-mêmes rejettent en bloc par leur anticapitalisme assumé… Ils donnent tous des leçons aux autres sous le principe du « faites ce que je dis, pas ce que je fais ». Ce qui pose problème, c’est le pouvoir que détiennent ces Quichottede mauvaise foi, car il n’y a que deux solutions, soit ils sont dans le déni, et c’est du pathos, soit ils mentent ouvertement, dans tous les cas le faux devient une modalité de la vérité uniquement pour satisfaire leur ego égaré dans cette époque nihiliste.

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