Le féticheur, l’alchimie des noms et des nombres

Contribution La Griffe Bretagne

Rubrique Métaphysique

Recommandation de lecture ▲▲▲▲

Intérêt général ▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲

Rapport avec le rite ▲▲▲▲

Eugénie Mouayini Opou vient d’enrichir la littérature congolaise avec un ouvrage qui partage les richesses et les valeurs des traditions ancestrales sur ce qui se rapporte à la croyance aux forces « invisibles ». Dans « Le féticheur, l’alchimie des noms et des nombres », l'auteur nous fait découvrir le sens caché de l'un des pans de la culture téké en République du Congo. C'est une investigation épistémologique du monde de ceux qui pratiquent les sciences cachées dites occultes pour les non-initiés. L’ouvrage de 122 pages est présenté en deux grands chapitres dont le premier est essentiellement consacré à la compréhension des pratiques des féticheurs.

L’auteur fait un clin d'œil à la connaissance des divinations, à savoir : médium voyant « Ngah-Li-Mouni », voyante « Mâ-Ngah », devin guérisseur « Nganga Dzambé » ; ainsi que des procédés auxquels ils recourent tels les coquillages (cauris et dzeke), la transe, l'exorcisme et les rêves. Aussi, elle montre le lien entre les noms, leurs significations et leurs impacts sur la vie de ceux qui les portent car « les incantations se font autour du nom ».

Le second chapitre intitulé « L'alchimie des noms et des nombres » s'est appuyé, à titre expérimental, sur un échantillon des chiffres allant de 1 à 35 afin de proposer leur analyse et décryptage, en passant par l'interprétation, suivie d'une mise en garde visant à préserver son porteur d’un certain nombre d’inconvénients.

C’est un récit qui permet aux lecteurs non seulement de comprendre comment le féticheur et le marabout opèrent, notamment pour guérir les « patients », sans pour autant livrer tous les secrets de leur art, mais aussi de saisir la corrélation entre, d'une part, les noms et les nombres et, d'autre part, l'influence significative tant positive que négative des chiffres liés aux noms que portent les hommes. Une « astro-anthropo-sociologie » qui implique la connaissance des contenus culturels de la cosmogonie africaine.

Selon l’auteur, quand on côtoie cet univers, on se rend compte qu’être féticheur, marabout ou medium n’est pas si étrange ni magique qu’on ne le pense. Il suffit de les fréquenter et d’en être initié pour découvrir les secrets des connaissances qui font d’eux des voyants, féticheurs, marabouts. Dans un langage simple et clair, ainsi que sans prétention, l’ouvrage est une immersion dans ce monde afin d’y découvrir les mystères qui s’y rattachent.

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