HIÉRARCHIE
Contribution La Griffe Midi-Pyrénées
Rubrique Métaphysique
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△
Facilité de lecture ▲▲△△△
Rapport avec le rite ▲▲▲▲△
Emanuele COCCIA, philosophe italien, nous présente une compilation d’études et de textes, fruits d’une recherche de près de 20 années. Au-delà des « putti », pour qui s’intéresse à l’angélologie, ce livre permettra de nourrir sa réflexion - nonobstant de nombreuses redondances et un capharnaüm parfois irritant -, sur ce que la notion de hiérarchie est devenue dans la société moderne et sur les traces qu’y ont laissées ses origines sacrées. Pourtant j’avoue que, personnellement, c’est sur l’ange lui-même et sa fonction que mon attention s’est principalement arrêtée.
Les anges sont apparus avec le monothéisme, Hénoch en a fait la description après son passage au Ciel.
Comprendre les anges permet d’expliquer les mythes du christianisme, l’Eglise étant une copie terrestre de la société angélique, sans toutefois intégrer la transformation permanente des êtres.
Leurs fonctions – messagers, notamment – ayant engendré le mot « hiérarchie » (pouvoir sacré), organisation copiée par le monde profane, l’auteur décrit les liens entre théologie et politique. Le droit mythologique que COCCIA appelle théologie est issu de récits qui sont le fondement des institutions tant religieuses que politiques. Les mythes sont devenus droit, et le dogme a défini l’adhésion à cette loi. Les anges sont une forme de démocratisation de la divinité : ce sont en quelque sorte des dieux-humains qui s’assoient à la place de Dieu. Ils en sont le logos !
Dieu, créateur de l’Univers, laissait ses créatures face à un abîme de mystère. Elles avaient besoin d’intermédiaires : les anges ont rempli cet office.
Les anges ne sont pas divins par nature mais par praxis, ils n'existent que par rapport aux autres êtres. Le prince des anges se croyant naturellement divin a perdu sa supériorité car nature et pouvoir ne sont pas semblables : sa supériorité était empruntée à Dieu. C'est le mythe fondateur de l'angélologie.
Le mot diable signifie en hébreu « celui qui tombe d'en-haut ». Satan, antérieur à l'homme, l'a envié car il était à l'image de Dieu. Déchu, il a trompé l'homme sous la forme du serpent. C’est l'idée d’ange déchu qui va justifier la nécessité du gouvernement divin.
L’humanité, à l’instar des anges, devra bâtir une société parfaite pour parachever la Jérusalem céleste figurée dans l’Apocalypse. Selon la prédiction, à la fin du gouvernement sacré, les anges, premiers à avoir existé, seront également les derniers... Serons-nous, alors, devenus anges ?