Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Coups de coeur

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite ▲△△△△

Ce bouquin (2007), est à la fois un récit rapportant des faits réels et un roman qui les colorie. De quoi s’agit-il ? D’une histoire rocambolesque si elle n’était pas si tragique : En mars 1917, en pleine débâcle franco-alliée le gouvernement belge sollicite du ministre français de la justice les services du bourreau de Paris.

En effet la charge du bourreau belge était tombée en désuétude, suite aux successives grâces accordées par le roi. Sauf celle-ci …

L’exécution aura donc lieu à Furnes, en Belgique, alors occupée par l’armée allemande (qui accorda les sauf-conduits nécessaires). On peut toujours s’arranger, soyons humains, pour la mort d’un, coupable, quand d’autres, innocents, et par centaines, pourrissent, boursouflés, entre les lignes de front. Ce qui compte, c’est la manière, on n’est pas des bêtes…Prêt accordé.

Alors, depuis Paris, en train jusque Dunkerque (bombardé) puis longeant la côte venteuse du nord, avec chevaux et carriole (transportant les bois de justice), cahin-caha, l’équipée -militaires blasés, représentants du ministère sur leur quant-à-soi, bourreau et aides insondables- arriva enfin à destination. Quand… Mais coupons là et laissons au lecteur le soin final de recoller les morceaux…

Le procédé d’écriture retenu passe par la prise de parole, tour à tour, de chacun des Intervenants, ce qui permet de suivre le déroulement des faits abordés de points de vue différents. Mais chacun reste droit dans ses bottes : Remugles policés, désintérêt blasé et préciosité de la prose administrative finissent par resurgir.

Ce roman volontairement raccourci (156 pages pour l’auteur, c’est une introduction) est superbement écrit. L’académicien pose le constat de la déraison pathétique d’un monde sans mesure. Pour un seul comme pour des milliers, les uns coupables, les autres innocents, cautionnés dans les deux cas, le maelström emportera tout.

Que pouvons nous y opposer, si ce n’est une dérisoire obéissance. Mais à qui s’adresse-t-elle ?

Précédent
Précédent

CROIX DE CENDRE

Suivant
Suivant

MAÎTRES À PENSER