Apprendre à Philosopher Wittgenstein
Contribution La Griffe Île de France
Rubrique Ad Hoc
Une bibliographie et un éclairage de la pensée du célèbre père du Tractatus.
Recommandation de lecture: ▲▲▲▲▲
Intérêt de lecture: ▲▲▲▲
Facilité de lecture ▲▲▲▲
Rapport avec le rite: ▲▲▲▲
Qui pouvait s'attendre à ce que le piège vienne de mon marchand de journaux ? Pas moi en tout cas ! Ce dernier s'est mis à vendre de petits livres, fort bien fait, dans le cadre d'une série intitulée : « Apprendre à philosopher ». Et à son étalage je remarquais, avec crainte et tremblement, la présence de Wittgenstein. En effet, qui n'a pas frôlé la dépression nerveuse en tentant de comprendre le très fameux Tractatus ! Mû par je ne sais trop quel désir de jouer avec le danger, j'achetais l'ouvrage et, à ma grande surprise, tel Saint-Paul sur le chemin de Damas, je fus ébloui par la clarté de l'exposé de la pensée de celui qui a révolutionné la philosophie linguistique et à qui son mentor, le philosophe anglais Bertrand Russel, qui avait facilité son entrée comme professeur à la prestigieuse université de Cambridge, disait : « Vous savez Ludwig, Les étudiants ont du mal à vous comprendre, mais ils vous adorent ! ». Tout au long de son Tractatus, le philosophe nous invite, à maintes reprises à garder le silence : quand il affirme que la philosophie n'a rien à dire, mais beaucoup à faire, et quand il juge que sur ce dont on ne peut parler, il faut garder le silence. Il y a des choses que l'on ne peut pas dire et qui ne peuvent que se montrer, comme la forme logique ou le sens d'une proposition, mais il y a également toutes les choses dont il ne faut rien dire car en parler ne conduirait qu'au non-sens et à l'absurde. L'infirmité de notre langage nous conduit à accepter le « mi-dit » selon la formule lacanienne. Ce manque fondamental ne peut nous conduire qu'à une acceptation de notre commune infirmité (parfois compensée par le symbolisme et le rituélique) et nous conduire à l'éthique de l'acceptation de l'autre comme moi-même, chère à Paul Ricoeur. L'ouvrage est riche en illustrations. Je n'en citerai qu'une : une photo scolaire prise au lycée technique de Linz où pose le jeune Ludwig, rejeton de l'une des familles juives les plus riches de Vienne et, dans la rangée au-dessus de lui, le rejeton d'un modeste douanier : un certain Adolf Hitler ! ...