Immortalité et réincarnation.

Contribution La Griffe Île de France

Rubrique Ad Hoc

La célèbre exploratrice et philosophe nous conduit à une profonde réflexion sur le concept d'immortalité et de réincarnation.

Recommandation de lecture: ▲▲▲▲▲

Intérêt de lecture: ▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲▲

Rapport avec le rite: ▲▲▲▲

Sacrée Alexandra ! Nous devrions, à titre posthume, lui donner le titre de Franc-Maçonne d'honneur en regard de l'inspiration de nombreuses planches quelle inspire ! Mais au-delà des associations que nous pouvons faire à partir de ses textes, elle nous conduit à une réelle réflexion philosophique. Ainsi, son ouvrage sur un sujet qui passionne la Maçonnerie : dans l'initiation ou dans la cérémonie de passage au grade de Maître, vit-on un processus de réincarnation ou une entrée dans la dimension d'une éternité dans l'intimité avec le Principe ? Cette question que la Maçonnerie met en scène dans ses rituels est une question propre à l'homme en général, lui qui, tragiquement, est un homo sapiens, une créature qui sait qu'elle sait. Donc, qui sait qu'elle ne peut échapper à l'inéluctable. Alexandra David-Neel nous rappelle que chez l'homme existe le désir fondamental de « devenir immortel », cette expression ne signifiant pas nécessairement une très longue existence du corps physique, la signification étant surtout de s'unir au « Principe Éternel » lui-même, et donc de nous élever au-dessus du mouvement et de l'altérité incessante de la nature. En fait, trouver le non-agir, le « Wou Wei » chinois, au sein d'un Grand-Autre. Ce désir suppose un monothéisme, donc une présence en dehors de moi, avec laquelle je continuerai à avoir un lien privilégié, donc, d'une certaine manière une préservation de mon narcissisme : « je poursuis avec l'UN, une relation éternelle qui me fais lui ressembler. En Asie, les choses partent d'un même désir, mais n'aboutissent pas aux mêmes conclusions : quand le croyant apprend à saisir l'Esprit Primordial, il triomphe des oppositions entre l'ombre et la lumière et comprend que lui et l'Esprit ne font qu'un, qu'il n'est, dans cette vision panthéiste, qu'une parcelle du Tout. Il atteint alors le Nirvana, donc la paix d'une vision totalisante, où l'humain et le divin sont de même nature : son corps, le cosmos et l'Esprit ne sont qu'une entité au sein de laquelle le croyant rejoint le moyeu de la roue.

Vivons l'aujourd'hui de notre éternité en méditant la phrase finale de ce passionnant ouvrage de réflexion : « Ce qui est ne peut cesser d'être ».

 

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