Quand les Francs-Maçons étaient légitimistes.

Contribution La Griffe Ile de France

Rubrique Ad Hoc

Réimpression d'un ouvrage étonnant et critiqué, écrit par l'un des grands historiens de la Franc-Maçonnerie.

Recommandation de lecture: ▲▲▲▲▲

Intérêt de lecture: ▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲▲

Rapport avec le rite: ▲▲▲▲

Je pressentais qu'Alec Mellor, avocat brillant, allait plaider dans un procès délicat à défendre face à la représentation publique (et souvent imaginaire !) de notre Institution. Fort de connaissances historiques et surtout maçonniques, il va se lancer dans une plaidoirie pour défendre une cause qui lui est chère : la relation intime, voire fusionnelle, entre les monarchies de l'Ancien Régime et la Franc-Maçonnerie. Il convient d'ailleurs de constater que la Maçonnerie est florissante dans les pays où, actuellement, trône une monarchie constitutionnelle : Grande-Bretagne et Commonwealth, pays nordiques, Pays Bas, etc. Là où la Réforme protestante s'est installée de façon durable et qui a vécue avec une Maçonnerie traditionnelle, non contestataire et soutien actif des monarchies qui seront très présentes comme membres de l'institution : Il suffit de constater le nombre de membres de la famille royale britannique et d'Archevêques de Canterbury  qui furent membres de la Maçonnerie ! En revanche, dans les pays latins sous influence catholique, la Maçonnerie devint rapidement anticléricale et antimonarchiste bien que, prise à sa source, la pensée maçonnique montre que loin de l'intégrer au mouvement de la Révolution de 1789, elle demeura fidèle à la tradition de l'Ancien Régime et le montra au cours des États Généraux. Les Francs-Maçons furent d'ailleurs l'un des groupes humains visé par la Terreur : Philippe-Égalité en est l'un des exemples le plus connu. De nombreux exilés Maçons, heureusement, trouvèrent accueil et fraternité dans les loges des pays d'exil. Il faudra attendre l'Empire pour que la Maçonnerie retrouve le droit de se réunir. Au XIXe siècle, existera ce qu'on appellera « la voie substituée » où la Maçonnerie française, principalement le Grand-Orient, optera pour une orientation républicaine et laïque comme philosophie de base et se coupera ainsi de la Franc-Maçonnerie universelle, plus traditionaliste dans son mode de pensée. Bien entendu, nous ne résisterons pas à l'humour de constater que chez ces défenseurs farouches de la République, les « Hauts-Grades » du rite écossais bénéficient d'un grand succès, malgré l'avalanche de titres qui fleurent bon la noblesse d'Ancien Régime ! À un point d'ailleurs qu'il y aurait plus de « nobles » en Maçonnerie que dans la période précédant la Révolution ! Ah ça ira, ça ira...

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