Le Théosophisme : Histoire d'une pseudo-religion

Contribution La Griffe Ile de France

Rubrique Ad Hoc

Un surprenant Guénon polémiste 

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Intérêt de lecture: ▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲▲

Rapport avec le rite: ▲▲▲

Il est amusant de constater que la critique virulente de Guénon contre la théosophie pourrait s'appliquer à lui-même : la pensée guénonienne, avant sa conversion à l'Islam, fut souvent considérée comme une sorte de néo-religion qui prenait racine dans la critique d'autres courants de pensée, le christianisme et l'hindouisme notamment. Tout ce travail immense pour se rallier à l'Islam ! Côté maçonnique, Guénon fut et est encore l'objet d'une adoration ou d'un rejet tranché. Surtout après ses « Études sur la Franc-Maçonnerie et le compagnonnage » riches en critiques et attaques contre l'Institution, censée s'éloigner d'une très théorique « Tradition primordiale » ! Le grand reproche, en général formulé à l'auteur, est celui d'être et de demeurer un autodidacte, où son imaginaire est plus prégnant qu'une réelle connaissance scientifique des sujets abordés. Ce qui est le cas pour cet ouvrage : après avoir rejeté la Maçonnerie, l'hindouisme et le bouddhisme, le voilà qui s'attaque à un important mouvement de pensée qui, encore de nos jours, représente une forte influence, surtout dans les pays anglo-saxons. Fondé par madame Blavatsky, le théosophisme a côtoyé la Franc-Maçonnerie de façon permanente par le nombre de ses fondateurs ou de ses animateurs, tout en conservant une bonne distance. Á commencer par la deuxième présidente britannique, Annie Besant, l'une des fondatrices du Droit Humain et d'une Maçonnerie mixte aux Indes, où elle milite pour l'indépendance à travers le Parti du Congrès, en collaboration avec la Maçonnerie locale, Gandhi et Nehru ! Bien entendu, les doubles appartenances sont multiples entre la théosophie et la Maçonnerie dans les pays anglo-saxons principalement. Un autre aspect désagréable intervient aussi chez Guénon : l'hostilité à un courant de pensée crée par des femmes qui, à l'époque, avec courage militaient pour une amélioration de la condition féminine, révélant ainsi une très nette pensée conservatrice. Malgré sa nette hostilité, l'auteur nous signale les multiples champs d'action de la théosophie : création d'une fraternité universelle, participation au Parlement des religions, influences sur la philosophie de Krishnamurti et l'Anthroposophie de Rudolf Steiner, sans compter de multiples associations-relais à sa philosophie.

Un point d'accord avec Guénon cependant : l'insupportable omniprésence du spiritisme chez les Théosophes. Pitié pas de tables tournantes !