Contribution La Griffe Ile de France

Rubrique AdHoc

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△

Facilité de lecture ▲▲▲▲△

Rapport avec le rite ▲▲▲△△

Bon, en général, je ne suis pas jaloux, mais mon cousin sculpteur-médailleur attisa ce sentiment jugé négatif, quand la Monnaie de Paris, lui confia la tâche de réaliser une médaille en l'honneur d'Alexandra David-Néel et eu le privilège de travailler à Dignes dans l'intimité de cette femme célèbre, cheminant allègrement vers ses 100 ans et projetant de se rendre dans une région de la Chine qu'elle ne connaissait pas encore, faute des événements guerriers de l'histoire ! Cette infatigable voyageuse avait d'ailleurs peu de goût pour ce qu'elle appelle « les destins d'huîtres », autrement dit les sédentaires, ceux qui confondent la vie et l'habitude, elle qui dans sa vie comme dans ses pensées, offre le spectacle du mouvement perpétuel. Anarchiste, bourgeoise, Franc-Maçonne (Loge Pythagore), bouddhiste, cantatrice, orientaliste, féministe, exploratrice, journaliste, écrivain, elle est avant tout une penseuse qui pose les éternels problèmes de la vie et de la mort et qui tente de les résoudre. Elle possède cet art de lutter avec l'éternité, sans négliger pour autant les combats avec le quotidien le plus compliqué : souvenons-nous du « Voyage d'une parisienne à Lhassa » et les récits de ses balades et méditations dans les cavernes glacées de l'Himalaya.

L'ouvrage est original, composé de pensées, souvent inédites, réunies par celle qui connaissait le mieux Alexandra à la fin de sa vie, Marie-Madeleine Peyronnet, qui nous fait découvrir la recherche de la lumière dans une quête de mysticisme qui la conduira du catholicisme et l'intérêt pour les mystiques à une conversion et à une fidélité définitive  au bouddhisme dans lequel elle trouvera sa réalisation au prix de l'acceptation d'une vacuité qui conduit à la solitude : « Après tout, folie ou sagesse, enthousiasme ou décrépitude, tout cela est pareil, également vain, également décevant et illusoire. Il ne faut s'affliger de rien, il ne faut rien désirer, rien regretter ». Un message qui ressemble assez au « Vanité des vanités. Tout est vanité » du Qohèleth !

Nous aimerions tant discuter avec elle dans « un ermitage bien haut perché, la porte close, pas de visiteurs importuns, pas de journaux apportant les échos de la folie qui s'agite au-dessous »

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