Jean-Gabriel Gallot. Un médecin des lumières au chevet de la Révolution
Contribution La Griffe Île de France
Rubrique Ad Hoc
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Être Médecin, Député du Tiers-État et Franc-Maçon, pendant la Révolution de 1789.
Si l'envie me prenait de donner un qualificatif à Jean-Gabriel Gallot, je dirais qu'il est la figure de « l'honnête homme » du siècle précédent, mais dans un temps où la transformation historique plonge la société dans l'incertitude des lendemains, avec pourtant, en perspective, la réalisation des idéaux des Lumières. Sensible, ouvert à l'autre, à la nature, au progrès, à l'éducation et à la raison, Jean-Gabriel Gallot est un intermédiaire historique entre deux périodes : celle de l'utopie et celle de la « real politic » qui voit le jour. C'est un homme bien représentatif de son temps et de son milieu culturel : il appartient à la communauté calviniste, naturellement très minoritaire en Vendée catholique ! Il est, également, l'un des 21 docteurs en médecine de l'Assemblée nationale.
Mais, d'emblée, Jean-Gabriel Gallot nous pose la très importante question : comment le Franc-Maçon fidèle qu'il est, confronté à la violence, doit-il se comporter ? Donner la première place à son idéologie ou à sa vision humaniste et tolérante des choses ? La réponse lui arrive brutalement avec la répression de la Vendée par les « colonnes infernales ». Cette guerre civile, signe de totale incompréhension de la ville sur le monde rural et d'un fanatisme anticlérical primaire qui va, au contraire des effets escomptés, ranimé un violent contre fanatisme chouan, alors que la religion catholique était en très nette perte de vitesse dans l'ouest de la France, avant la Révolution ! Devant les horreurs perpétrées dans les deux camps, en tant que Franc-Maçon et vendéen lui-même, il va condamner cette intervention. Sa prise de position humaniste va le mettre en danger et l'obliger à s'installer à La Rochelle, le bon vieux havre protestant, où il va être victime, en 1794, d'une épidémie de typhus en soignant les pauvres. Fidèle à sa vision du monde, Jean-Gabriel Gallot le Franc-Maçon, nous montre, qu'au-delà de toute idéologie, humanisme et tolérance sont nos boussoles dans la tempête.
Un message détesté par les fanatiques de tous bords !