LIVRE DU CHEVALIER ZIFAR
Contribution La Griffe Rhône Loire
Rubrique AdHoc
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△
Facilité de lecture ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite ▲▲▲△△
Combien de fois avons-nous accompagné Perceval, Lancelot et Galaad.
Combien de fois, avec eux, avons-nous parcouru ces forêts où tout peut arriver. Ces forêts où Dante avait perdu « la voie droite » (Enfer Chant 1).
Combien de fois Galaad nous a séduits par son humilité et sa quête de la Lumière et de la Vérité.
Ces héros légendaires, dont les exploits sont contés dans des romans français, ont fait un peu d’ombre à un Chevalier moins connu. Il s’agit de ZIFAR, le Chevalier de Dieu.
Le livre du Chevalier ZIFAR, ou Roman de ZIFAR, fut écrit en castillan dans le premier tiers du 14e siècle.
Le roman raconte l’histoire de ZIFAR et de sa famille après le départ de leur royaume du fait de la mauvaise conduite de son père Tared. Le nom de Tared dont ‘‘la mauvaiseté’’ provoqua la chute de son lignage ne peut que rappeler celui de Théra le père d’Abraham. Théra, ou Thara pour Luc (3-34), servait d’autres dieux (Jos. 24-2). En d’autres termes il construisait des idoles.
ZIFAR ne pourra racheter son lignage qu’au prix d’épreuves.
Le voilà donc en quête d’un avenir meilleur. Au cours de son voyage il sera confronté à la dualité. Pendant sa progression spirituelle il résoudra des conflits contre la jalousie, la convoitise, l’orgueil. Il ne succombera pas aux tentatives du diable (les vices) qui se présente en femme la plus belle comme dans moult romans chevaleresques. Il exaltera la loyauté, condamnera la trahison et élèvera l’humilité.
ZIFAR avait deux fils. L’ainé était Garfin, le cadet Roboam (prénom du fils aîné de Salomon).
Au terme de leur voyage, ZIFAR et Roboam atteindront un royaume merveilleux, le royaume de l’Autre Monde. ZIFAR devint roi, Roboam empereur. Les vertus avaient triomphé.
Lorsque l’on lit ce roman, il faut avoir à l’esprit l’époque de sa réalisation. Nous sommes à Tolède dans un contexte ecclésial, mozarabe et juif. Cette hybridation culturelle fait du livre du Chevalier ZIFAR un roman mystique. Son Prologue donne le ton et le présente comme « une noix dont la coquille extérieure cache le fruit intérieur ».
Lors de la lecture on y trouve de nombreuses traces de traités sur l’éducation des Princes, de littérature arthurienne, de sentences, voire de philosophie et de droit.
Il faut dépasser ce cadre exotérique et se fondre aux personnages lorsqu’ils font face à des expériences chevaleresques, morales et philosophiques. Nous découvririons, alors, les idées qui se cachent derrière chaque combat.