LES QUATRE VIVANTS DE L’APOCALYPSE
Contribution La Griffe Côte d’Azur - Corse
Rubrique AdHoc
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△
Facilité de lecture ▲▲▲▲△
Rapport avec le rite ▲▲▲▲▲
L’ « ésotérisme Chrétien des origines» a progressivement disparu à partir du XIIIe s.
À cette époque charnière du Roman et du Gothique, s’opère une cassure qui voit disparaitre la dimension « Esprit » de l’homme au profit d’une conception binaire « Corps et Âme » qui l’entraine peu à peu vers une « matérialisation de sa sensibilité ».
Le Christ en gloire laisse alors place à un Christ Souffrant, et la capacité de l’homme d’atteindre de son vivant la transfiguration-déification s’efface, ne lui laissant plus d’autre choix que d’y atteindre dans l’au-delà.
Dans ce retour aux origines, notre auteur nous entraine dans une confrontation de sa vision symbolique du tétramorphe depuis les pères de l’église jusqu’aux ésotérismes de notre temps en passant par pseudo Denys, Swedenborg, Steiner, Graal, Kabbale, Alchimie et autres grands esprits ou courants spirituels.
On ne s’étonnera donc pas d’y trouver cette symbolique qui nous parle :
Le passage gardé par les 4 veilleurs ou Guides représente cette métamorphose par laquelle l’être humain ordinaire, seulement biopsychique, passe à la condition d’Etre Spirituel, Divin.
Il s’agit là d’une progression initiatique qui part du Taureau (matière, Corps), passe par le Lion (psyché, Âme), puis l’Aigle (Esprit) et enfin par un retour à l’harmonie de ce qui nous paraissait être des « opposés ». Elle nous mène à cette totalité qu’est l’Homme Christ, l’Homme Originel, l’Adam d’avant la chute.
C’est là le sens de la « seconde naissance ».
Mais pour y accéder, il faudra autre chose qu’un savoir ou des techniques à mettre en œuvre. Ce ne serait encore là que pensées, par essence psychiques, qui ne feraient que verrouiller un peu plus cette prison qu’il est justement demandé à l’homme de quitter.
Ce « Je », cette psychè dévoyée qui s’est ingénié à diviser et à opposer le corps et l’esprit, doit s’effacer pour laisser place au « Soi », laisser passer la lumière de l’Esprit dans l’intégralité de l’Homme, d’où ce Christ en gloire rayonnant au centre du tétramorphe.
Cette affirmation qui dit que « pour atteindre à la seconde naissance il faut nous libérer de toute volonté d’accomplissement », n’est plus alors un paradoxe que pour la psyché.
En conclusion si, comme le dit notre auteur, « pour naître et grandir, l’Esprit de l’Homme demande à être alimenté par cette nourriture que sont les mythes, les symboles et les rites », alors ce livre aura été pour moi un succulent repas.