LE MOINE ET LE VÉNÉRABLE

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Contribution La Griffe Midi-Pyrénées

Rubrique AdHoc

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△

Facilité de lecture ▲▲▲▲△

Rapport avec le rite ▲▲▲▲△

Dans la vision eschatologique du monde de 1944 que nous décrit l’auteur avec beaucoup d’authenticité, nous suivons les traces de « ces hommes qui marchent », à l’instar de celui d’Alberto Giacometti, vers un monde meilleur. Le face à face haletant qui affronte les deux héros de ce roman, tous deux médecins et résistants, dans un univers concentrationnaire, ravive notre conscience collective comme par une sempiternelle anamnèse.
Invoquant Dieu ou le Grand Architecte, selon leur croyance ou leur conviction, Frère BENOIT le bénédictin et François BRANIER le Vénérable, élèvent leur conscience et se réconcilient au nom de l’Amour universel, en toute altérité. Dans cette Apocalypse digne de Saint-Jean, ils vont rencontrer dans la violence et la souffrance, les quatre cavaliers qui ont les traits de leurs bourreaux. Leur conscience se voile, leur clairvoyance s’estompe, leur foi est ébranlée par le doute ; boucs émissaires de la Gestapo, ils aspirent alors à cette mort bienfaisante qui mettra fin à leur calvaire.

Médecins des corps mais aussi des âmes dont ils ont la responsabilité, ils savent dans leur for intérieur que l’union avec la déité dissoudra leurs différences. Dans ce pandémonium, par la pratique des Vertus et le « croire pour comprendre » si cher à Saint- Augustin, la Présence divine et l’instantanéité deviennent leur quotidien.

Là où la liberté d’aller et venir n’existe plus, là où l’affliction et les ténèbres règnent, ils trouvent itérativement dans la sacralisation de l’espace et du temps, le courage et la force de s’élever vers la transcendance, comme l’aigle, au-delà des cimes, pour contempler la Lumière, les yeux grands ouverts.

La période que nous traversons ne fait-elle pas écho, toutes proportions gardées, à celle où ces hommes devinrent héroïques par les circonstances et la façon dont ils les ont vécues ? Notre espace de liberté s’est rétréci, la mort rôde dans les villes et les campagnes, l’activité spirituelle se ralentit alors que l’angoisse croît.

A l’image de ce Moine et de ce Vénérable, conformément à la devise de Guillaume d’Orange- Nassau, « Il n’est pas besoin d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer », munis du caducée de Mercure, armés de la lance inflexible de Saint-Georges et du glaive flamboyant de Saint-Michel, unissons nos forces et nos différences dans un élan d’Espérance, combattons et terrassons le dragon pour le bonheur de l’Homme et de l’Humanité toute entière.

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