DÉSOBÉIR
Contribution La Griffe Lorraine
Rubrique AdHoc
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△
Facilité de lecture ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite ▲▲▲△△
La soumission à l'autorité n'est pas une vertu, c'est une faiblesse coupable, surtout quand la désobéissance est le seul moyen de lutter contre l'injustice et l'asservissement. Voilà en gros -si je puis dire- les propos d'un professeur à Sciences-Po. Inutile de vous dire que les dirigeant des structures de tout type ne partagent pas ce point de vue.
Pourtant, la désobéissance est une voie de liberté et de reconquête du soi intime. Obéir, oui, mais à sa conscience éclairée. Le reste n'est qu'abandon de la lutte contre les absurdités et iniquités. Accepter le conformisme des sociétés, hurler avec les loups, plier la nuque, ne conduisent à rien de positif. L'auteur vient de me réconcilier avec Sciences-Po, d'autant plus qu'il n'ignore rien des rouages de la politique et procédés qui permettent d'accéder au pouvoir et de s'y maintenir. C'est dire s'il n'est pas dupe. Certains, dans sa position, se satisferaient d'un silence marquant chez eux le désintérêt à la chose publique, à la res publica des anciens.
Pour Frédéric Gros, philosopher, c'est désobéir, transgresser comme une nécessité. Qui de nous ne partage pas cette idée ? Ceux pour qui le monde va de soi et s'en contentent, ne sont pas des adeptes de la désobéissance. N'oublions jamais que les désobéissants d'un jour sont les porteurs d'un futur qui leur donne raison. Jubilatoire de clairvoyance, ce livre devrait figurer dans toutes les bibliothèques des philosophes, des rêveurs, des scandalisés qui, luttant contre leur propre inertie, par faiblesse et inconsistance, se décident à passer enfin de la parole à l'action.
Enfin, c'est un véritable livre de chevet des cherchants en vérité, des assoiffés de justice, des épris de liberté ; les Francs-Maçons ne peuvent que s'y retrouver.