TAO - L’ART DE VIVRE DU POÈTE CHINOIS
Contribution La Griffe Midi-Pyrénées
Rubrique Art
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△
Facilité de lecture ▲▲▲△△
Rapport avec le rite ▲▲▲△△
Pour la très grande majorité d’entre nous n’ayant pas le privilège de lire le mandarin, il faut, pour que la poésie chinoise traduite nous soit fluide, évocatrice et juste, posséder bien sûr le goût de l’allusion, de la suggestion, mais, parce que l’écriture idéographique est rétive à l’interprétation, il faut aussi que le talent du traducteur égale celui de l’auteur. C’est plutôt rare.
Moundarren, éditeur de cet opus et spécialisé dans la poésie d’Orient, a trouvé la martingale : ses traductions sont réalisées par une paire d’excellents interprètes, un oriental et un occidental, Cheng Wing-Fun et Hervé Collet, qui insufflent à leurs restitutions – j’en suis fan ! – une présence et une véracité sans égales et c’est bien évidemment le cas de l’anthologie que je vous propose ici, laquelle couvre une large période, du 4ème au 18ème siècles.
Les poèmes qui y figurent, inspirés par le Tao ou le Ch’an – le Zen du Japon –, ont déversé en mon âme un suc qui a nourri, affronté et vérifié certaines des leçons les plus sensibles de la démarche initiatique et des singularités de notre Rite. Un vrai délice !
Ces textes vénérables, étonnamment vivants, où chaque mot compte, sont groupés selon cinq thèmes – la cabane, la cuisine, le vin, le thé et les livres. Ils parlent de l’intimité de la vie du lettré, celui qui, comme nous, se voue à l’étude, une vie où modestie vaut plus qu’humilité, où le principe essentiel est l’« accord au cours des choses », et le but, restaurer l’ordre du monde. Pas moins !... Mais avec les moyens les plus simples et un sens du devoir où se mêlent rigueur et liberté. Suivez mon regard !
La vision qu’ils communiquent est complémentaire de celle que transporte notre Rite, en ce sens que nous parvenant sous un angle différent, elle donne du contraste ou révèle des notions, des concepts, des perspectives ou des faits qui, parfois, nous avaient échappé.
Ils exaltent la Vertu. Ils participent à un changement du regard de l’initié sur l’existence, son sens, son déroulé, sa fin et son prolongement. Ils permettent de la comprendre d’un peu à beaucoup mieux selon que le lecteur résiste ou non à la douce force de transformation qui en émane. Je vous exhorte à vous y abandonner sans réserve, comme je l’ai fait !