FRANCIS BACON L’ART DE L’IMPOSSIBLE

téléchargement (1).jpeg

Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Art

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite ▲▲△△△

La peinture, c’est avancer comme un funambule sur une corde tendue, plus fine qu’un poil de pinceau.

Ces cinq dialogues, sur le fil du rasoir, sincères et sans fatuité, entre Francis Bacon (1909-1992), peintre, et l’historien d’art David Sylvester, s’étalent entre octobre 1962 et juin 1975.

Ils dépassent la curiosité sur l’art moderne comme sur la peinture de Bacon elle-même. Car, évidemment, l’histoire se raconte entre une image et une autre (comme le funambule entre départ et arrivée). C’est donc la grande question de l’apparence (donc de la réalité, donc de la vérité) qui poursuit Bacon.

« Apparence, la nature de la forme pour ainsi dire inconnue »

« Ce que je veux faire, c’est écarter la chose et l’écarter de l’apparence, mais dans cette déformation, la ramener à un enregistrement de l’apparence. » Donc une réalité autre, incorporée… moins fugace ?

Relation à la vie, illustration (sorte de prudence), ordonnancement (conciliation des contraires), apparence (et ses ambiguïtés), accident (ou chance inspirée), suspension (de l’action de la décision consciente), sensation (sans l’ennui de la transmission), « irrationalité de rendre les choses dissemblables quoique miraculeusement semblables » (le dépassement sert à la puissance de l’image)… Bacon livre toutes ces tensions, piégeant l’essence de l’image et ainsi renvoie le spectateur plus violemment à la vie.

Et puis plein d’autres échanges intéressants sur la mort, l’absurdité, la peinture abstraite, la vie propre de la peinture, le portrait….

Un bon bouquin, non sur la peinture, mais sur ce qu’est la quête de la peinture.

« Faire surgir l’objet, voilà qui est plus important que de le faire signifier » Jean Baudrillard

« On tue ce qu’on aime » Oscar Wilde

Précédent
Précédent

GIORGIO MORANDI

Suivant
Suivant

LE MAÎTRE DE LUMIÈRE