IL N’Y A PAS DE AJAR

Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Art

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲△△△

Facilité de lecture ▲▲▲△△

Rapport avec le rite ▲△△△△

Autant j’ai beaucoup d’admiration et de sympathie pour Delphine Horvilleur, autant je n’aime pas trop que l’on me prenne pour un imbécile, car ce livre, sous prétexte d’identité, traite assez peu de la problématique « identitaire actuelle », loin d’un Maalouf par exemple ! C’est autocentré, un peu autobiographique, un peu étonnant dans l’écriture, un parallèle peu convaincant avec l’identité Gary/Ajar et l’auteur.

Bref, Delphine parle d’elle et s’en défend. Les freudiens pourraient dire que ce refus est bien la preuve de sa pathologie. Mais si elle l’admet, c’est bien la preuve que c’est du pathos.

Je ne suis pas parvenu à avoir un intérêt pour le « Dibbouk » de Romain Gary (wikipedia® : un esprit malin, habituellement l'âme d'une personne décédée qui pénètre dans une personne vivante avec qui le mort a eu un différend) qui hante Delphine et je me demande à quel point le double Goncourt l’aurait intéressé s’il avait été « goy » puisque son raisonnement s’appuie conséquemment sur l’identité juive de Gary ?

Seuls les passages sous forme de commentaires rapides sur le Wokisme et tout l’archipel des constructeurs du futur monde fasciste permettent d’ouvrir des portes … qui sont grandes ouvertes.

Pour le reste elle « utilise » Ajar, mettant au pinacle son « plaidoyer contre l’identité », affirmant que c’est aussi la démarche « ancestrale » du peuple juif.

Ce n’est pas convaincant ! J’ai la sensation que dans les médias, dans notre société ou dans ma sphère amicale, c’est au contraire une identité affirmée et omniprésente. La preuve en est que tout le livre est basé sur l’identité juive et la judéité aussi bien de Gary que de Delphine !

En disant cela, je suis placé de facto par Madame Horvilleur comme un antisémite notoire et ça me désole.

J’aime les paradoxes, pas l’enfumage pseudo-intellectuel.