VOYAGE VERS L’INTÉRIEUR

Contribution La Griffe Île de France

Rubrique Art

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲▲△

Rapport avec le rite ▲▲△△△

Celle qui fut longtemps la « femme de Hans Hartung » (1904- 1989) le célèbre peintre allemand, architecte d'origine, précurseur de l'abstraction lyrique, vient d'avoir enfin une reconnaissance officielle avec une très belle exposition au Musée d'Art Moderne de Paris sur son œuvre picturale, trop souvent méconnue des français. Étrange destin que celui d'Anna-Eva : née en Suède en 1909, mais d'origine Norvégienne, elle retournera en Norvège après le divorce de ses parents (elle ne connaîtra jamais son père et ne voit sa mère qu'épisodiquement).
Dotée d'une forte personnalité et d'un grand sens de l'autonomie, sa résilience va la conduire très rapidement vers l'expression de qualités artistiques précoces. Elle va avoir, dès lors, une formation européenne et commencer à rencontrer des artistes dont la notoriété deviendra internationale. En 1929, à Paris, elle rencontrera Hans Hartung et se mariera avec lui, mais le quittera rapidement, car trop indépendante malgré sa recherche du père jamais connu. Ils se remarieront plus tard et vivrons très unis jusqu'à la fin, elle, ayant trouvé sa propre voie d'expression artistique. En 1946, elle écrit d'ailleurs : « Une peinture doit-être vivante, lumineuse, contenir sa propre vie intérieure ». Politiquement très antinazie, elle ne se privera pas, dans ses caricatures, de se moquer de cette idéologie qu'elle qualifie de petite bourgeoise. Ce qui l'obligera à changer de pays plusieurs fois au fil de l'histoire.

Pour elle, on ne peut vraiment créer du grand art que si l'on ne fait qu'un avec l'univers qui nous entoure et le paysage serait alors ce point de rencontre entre une intériorisation et une extériorité, le trait-d'union entre un dehors et un dedans. Sa vision est naturellement panthéiste et amène à une communion avec le cosmos où il conviendrait de peindre l'insaisissable.
Cela ira chez elle jusqu'à la recherche de la « divine proportion ». En 1980, elle écrit : « Au-delà de la frontière de l'horizon se trouve un domaine qui, quoique physiquement inatteignable pour l'homme, existe et dont on peut faire l'expérience. Peut-être ce vécu doit-il être appréhendé comme une « pure expérience de la nature », quelque chose d'atmosphérique, d'irrationnel, comme l'est la métaphysique, ou l'absolu ». Imprégnée du monde nordique, Anna-Eva Bergman, pour notre grand plaisir, est une païenne pleine de spiritualité !

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