L’Ascension du Haut Mal

Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique BD

L’épilepsie pour les nuls !

Recommandation de lecture: ▲▲▲▲▲

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲

Rapport avec le rite ▲△△△△

Cet ouvrage est la réunion de six albums qui ont eu leur lot de récompenses diverses et variées. C’est un gros pavé, long à lire et à scruter tant le dessin est chargé, noirci, baroque, nous y reviendrons. C’est un récit autobiographique… Je déteste ça ! La mode franchouillarde égocentrée des littéraires et autres auteurs de BD pseudounderground ou germanopratinistes déguisés en gens du peuple me donne des envies d’autodafés. J’ai commencé une lecture « culturelle », pour « connaître », mais rapidement énervé par le propos qui raconte la vie d’une famille, l’enfance de l’auteur et de son frère épileptique, l’installation du contexte est pénible… mais nécessaire.Devant l’immensité du bouquin, j’ai hésité à stopper cette lecture, mais cela aurait été très dommage. Non seulement le propos de l’auteur prend une hauteur extraordinaire, dans tous les domaines, que ce soit la psychologie, le regard de notre société, la médecine classique et toutes les médecines alternatives, même l’A.M.O.R.C. (Les Rose-Croix) passe au rouleau compresseur d’un enfant qui subit le développement du « Mal ». L’Ascension du Haut Mal est un titre formidable, irremplaçable, et vous aurez remarqué les majuscules !

L’univers mental de l’auteur, le combat contre cette sorte de mort et de l’éternel retour de la vie font aussi écho à la philosophie, aux mondes parallèles, à l’imagination, la force du mental, les protections mentales d’un enfant qui se protège, puis bascule dans la colère, le déni, bref toutes les étapes du drame. Le dessin de David B. est très noir, trop américain pour moi, trop années 90, underground, mais c’est un travail admirable de graphisme, d’imagination, de pagination où l’on sent à tout moment que rien n’est artificiel ou convenu, c’est un ouvrage dessiné avec du sang et de la douleur ! Il y a l’entièreté de l’auteur dans chaque coup de crayon et je pense que c’est aussi cela qui m’a poussé à persister dans cette lecture, dans ce drame de vie, une famille écrasée par l’épilepsie d’un enfant : le Haut Mal. Même si comme moi, vous n’aimez pas les raconteurs de vies, les drames et les récits sur le quotidien… essayez tout de même cet ouvrage, c’est magistral.

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MAUVAIS GARÇONS.