Dungeon QUEST
Contribution La Griffe Lorraine
Rubrique BD
La BD dont nous aurions pu être les héros
Recommandation de lecture: ▲▲▲
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲
Facilité de lecture ▲▲▲
Rapport avec le rite ▲
Dungeon QUEST : La quête du donjon.
L’auteur de cette bande dessinée élabore un univers très particulier qui mêle les vieux jeux de rôles des années 80 avec les livres « dont vous êtes le héros » qui permettait à chacun de piloter son destin au sein d’une histoire avec un simple livre. Sous l’éclairage des jeux vidéo actuels et grâce à une bande dessinée d’inspiration américaine, très décomplexée, l’auteur ne recule devant aucune bassesse pour arriver à ses fins. L’histoire : il faut tuer les vilains ! les trois tomes de cette « Quête », longue, trop longue, car il ne faut pas s’attendre à un quelconque suspense, les héros vont gagner après avoir vaincu les hordes de méchants et autres bêtes cruelles puis vont enfin arriver au grand méchant qu’il faut tuer pour réussir la quête. C’est le bon côté de ces ouvrages qui, sous couvert d’hommage aux univers ludiques, mettent en lumière tous les problèmes de nos dernières générations : impatience, nihilisme, maturité défaillante et difficulté à se remettre en question. Pour cela l’auteur est très souvent dans la vulgarité inutile : « bites, couilles, branlettes et autres nichons » illustrent bien l’univers boutonneux du jeu de rôle. À chaque combat, car c’est la base des jeux de rôles, on voit la fiche de chaque personnage avec ses points de compétences qui augmentent. Le dessin de Joe Daly est d’une densité incroyable, c’est un travail de titan, entièrement en N&B qui me fait penser à de la ligne claire baroque, imaginez un album de Tintin en N&B, avec 90% de traits et d’encrage supplémentaires, d’où le côté baroque à la limite du soutenable. Les cadrages, la filmographie est très recherchée, bref c’est un vrai travail de composition et de dessin. S’il vous arrive de lire ces BD, vous découvrirez au fur et à mesure de l’absence d’histoire, des colonnes B & J, une source régénérante, un pavé mosaïque, des yeux et des « G » dans des triangles, des crânes, des dieux égyptiens, le soleil et la lune, la Kabbale, et tout cela au milieu de différents temples. Hommage ? Non, référence aux complotismes…