Z COMME ZORGLUB.
Contribution La Griffe Lorraine
Rubrique BD
« On vous associe à cette venture gigantesque, à la conquête de l’infini par Zorglub… »..
Recommandation de lecture : ▲▲▲▲
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲
Facilité de lecture ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite ▲▲
Tout d’abord merci à celui qui dans un travail sur Jupiter a cité à propos du trait à trois barres en Z le nom de… Zorglub (Oui , on est comme ça en Lorraine). Zorglub en référence au personnage iconique de Franquin dans la série des aventures de Spirou et Fantasio, album n°15. Zorglub qui porte du pavé à l’échelle, un monde duel, en noir et blanc, à l’image de sa petite cape lui couvrant les épaules. Ce monde rustique (le château délabré de Champignac) bien-pensant et lourdaud (le maire et ses administrés), bref si conventionnel et médiocre, Zorglub le refuse, créant et imposant alors le sien. Il y oppose un monde ripoliné, lustré, lissé, décervelé à l’image du langage inversé de ses sbires innocents et clonés. Un monde si moderne qui, depuis 1961 date de parution de l’album, n’a pas vieilli d’un cheveu.
Le bonheur malgré nous.
Zorglub fabrique génialement ce monde et par orgueil l’impose. Il croit bien faire mais il ne collabore à aucun plan, aucune spiritualité et s’il s’élève, ce n’est qu’en machines volantes extraordinaires mais machines toujours.
La science sans conscience ; Une organisation et non un dessein. Sa paranoïa donc, poussée au-delà des limites part cependant d’un bon sentiment. Ce qu’il ne comprend pas est la place que doit prendre l’autre et la propension, tolérante, patiente et distanciée qu’on lui doit, vertus qu’ignore ce (mauvais ?) génie. Ce décalage tragique, cet aveuglement, si humain, le rend malheureux et quelque part l’ancre dans notre sympathie. Spirou, dans son costume flamboyant et sa toque (bien sûr !) d’ouvreur de portes, avec l’aide du, ici, lucide Fantasio et grâce à l’éthique scientifique du Comte parviendront-ils à ce que les choses reviennent à l’ordre ? Et faut-il le souhaiter ? Je vous recommande la dernière case où un Zorglub débraillé regonfle le pneu de son vélo (un deuxième souffle ?). Dans son dos passe, silencieuse, une zorglomobile dernier cri…
« Sans le secours des autres, nous ne sommes rien. »