Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Coups de coeur

Intérêt général de l’ouvrage: ▲▲▲▲▲

Recommandation de lecture: ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture: ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite: ▲▲▲

Blaise Cendrars (1887-1961). Cendres et Braises sur lesquelles j’ai de nouveau soufflé pour me remémorer le temps du lycée : « en ce temps-là j’étais en mon adolescence » et la découverte de cet écrivain-poète et bien davantage, qui ne m’a plus quitté. « Du monde entier. Poésie de 1912 à 1924 » doit sa couverture défraichie et humide à ce qu’il traine dans la portière de ma voiture. On y voit la bonne trogne de Blaise, clope au bec, gouailleur. On a les petits voyages que l’on peut, tout dépend de celui qui vous accompagne alors.

Cendrars, le voyageur fraternel et tendre. J’ai toujours vu Cendrars-passeur, partager : Son imagination, tout d’abord, ce don de vous emmener avec lui ailleurs, dans des aventures humaines simples et belles, cet « intérieur de l’extérieur donnant du sens et de la profondeur à cette incertaine accumulation du monde » dixit Paul Morand dans la préface. C’est juste.

Partager son intérêt pour toute modernité (cinéma-publicité-reportages-transports-continents etc.). « Une nouvelle race d’hommes va paraitre », annonçait-il, « leur langage sera le cinéma » ; mais aussi son œil, parfois féroce, tant le dénuement l’accompagna. Sa fraternité aussi, lui qui contribua à dire que la beauté était partout, qu’il fallait réunir les arts. Il fut le premier écrivain à supporter et soutenir les peintres (Leger en particulier).

Mais toujours fut plus fort l’attrait du monde et de la vie, du transsibérien à Valparaiso, des petits contes nègres à la tour Eiffel.

Il faut lire : « j’ai tué », « l’homme foudroyé », « la main coupée », courts récits se rapportant à la guerre ou « bourlinguer ».

Ne pas passer à côté de « Pâques à New York 1912 », « la prose du transsibérien » et « la petite Jehanne de France 1913 », et enfin « le Panama ou les aventures de mes sept oncles 1914 », qui sont les trois poésies-récits en prose ouvrant ce cycle du monde entier. Cendrars vous quittait en vous saluant de « sa main amie », celle, la gauche, qui lui restait. Ce qui est bien la preuve que l’on peut enserrer le monde d’un seul bras…

(*) Les premiers vers de la prose du transsibérien.

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