L'INDIEN GENEREUX
Contribution La Griffe Lorraine
Rubrique Coups de coeur
Intérêt général de l’ouvrage: ▲▲▲▲
Recommandation de lecture: ▲▲▲▲▲
Facilité de lecture: ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite: ▲
Cet ouvrage se présente sous la forme d'un lexique illustré, permettant soit d'y puiser à son gré, soit d'y rechercher une entrée, ou pourquoi pas de le lire page après page, ce que je recommande, tant il apporte de surprises. L'apport des Amériques à l'occident est considérable, tant en inventions, outils, plantes d'ornements, ou alimentaires, ou d'intérêts thérapeutiques majeurs, sans oublier de nombreux vocables. La préface et l'introduction constituent à elles seules un régal d'humanisme, rappelant ce fait oublié : les amérindiens réservèrent le meilleur sort aux « explorateurs », leur apportant nourriture, abris, soins et bienveillance. Ils furent bien mal payés en retour. Savez-vous que sans les Amériques, nos repas seraient d'une monotonie affligeante ? Les famines d'Irlande furent vaincues grâce à de petits tubercules ramenés du Pérou : la pomme de terre. Les tomates dont raffolent les Italiens, le maïs, les fèves rouges, les courges ; le tapioca, le cacao...la liste est bien longue de ces trésors. De nos jours les trois cinquièmes des aliments cultivés dans le mode sont d'origine amérindienne ! Sans compter les « drogues » comme le tabac, la quinine, les curares, le peyolt etc. N'oublions pas le caoutchouc et enfin l'or qui permit un essor économique en Europe et surtout la naissance du capitalisme en grand.
Tout ceci pour en arriver à une conclusion bien simple, l'Occident serait peu de chose sans les Amériques, ce qui devrait nous conduire à une salutaire humilité.
Oui ce bouquin est un régal, avec de-ci de-là des incises bienvenues synthétisant des apports majeurs, comme pour la pomme de terre, le maïs. Mais surtout il renverse un point de vue, celui du donneur et celui du récepteur. Qui doit le plus à l'autre ? L'occident a façonné le nouveau monde, mais le nouveau monde a façonné l'ancien.
Aujourd'hui encore, il existe au Pérou et dans les pays andins, des milliers de cultivars d'espèces variées comme pour la pomme de terre. Ces cultivars représentent un formidable réservoir de plantes aptes à résister à bien des maladies, sans recourir aux pesticides. Hélas les « semenciers » de l'industrie alimentèrent tentent de faire breveter ces cultivars. Comme quoi le pillage de l'indien généreux n'est pas terminé.