PETIT FICTIONNAIRE ILLUSTRÉ

Petit fictionnaire illustré - COUV.jpg

Contribution La Griffe Parisienne

Rubrique Coups de coeur

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲△△

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite ▲△△△△

Auteur ou acteur ? connu du grand public depuis qu’il fait de la télé, Alain Finkelkraut se distingue par ses mimiques mi André Malraux mi Louis de Funès. Est-il en état de manque ? Je ne saurais dire. Tourmenté, ça sûrement comme peut l’être un normalien mais ça c’est un pléonasme. Fataliste, pessimiste comme un penseur juif d’Europe centrale, ce qui est un autre pléonasme, il enseigne tout d’abord au lycée technique de Beauvais pour finir enseignant à Berkeley, à polytechnique et entrer à l’Académie française.

Visiblement l’homme est doué et, désormais familier du grand public, sa réflexion dérive vers des thèmes sociétaux voir politiques. Alain Finkelkraut est un homme sérieux voire grave, secoué des soubresauts du monde moderne, agité comme le shaker de sa pensée foisonnante.

Et pourtant, et pourtant, derrière l’image austère se cache un potache déconneur. S’il semble écrasé de tous les maux de la terre, il n’a pas son pareil pour jouer avec les mots.

Voici sa recette alchimique :

Oubliez le sens du mot et attachez-vous à sa physionomie. Lentement, avec grande industrie séparez le subtil de l’épais en le passant dans votre athanor verbal. Votre « geuloir » aurait dit Flaubert. Si vous avez bien effectué cette opération à la rosée du matin qui a suivi un soir de pleine lune, surgira dans votre esprit un mot qui présente avec le premier quelques traits de ressemblance. Alors les deux fusionneront pour former non le res bis mais le mot juste.

Là commence le fictionnaire, jugez plutôt :

  • Amalzone : ancienne cavalière de la meilleure société devenue, pour échapper à son destin, clocharde au pont de l’Alma.

  • Banallégresse : plaisir intense qu’on tire parfois d’une aventure très ordinaire.

  • Cafardeux : couple qui s’ennuie.

  • Dodogmatique : qui endort ses interlocuteurs à force de paroles tranchantes et d’affirmations péremptoires.

Et enfin un dernier pour la route :

  • Lune de fiel : voyage de noces à Venise et retour à Bécon

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