LE DERNIER JUGEMENT DES TEMPLIERS
Contribution La Griffe Lorraine
Rubrique Coups de coeur
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△
Facilité de lecture ▲▲▲△△
Rapport avec le rite ▲△△△△
Encore un truc sur les Templiers ? Encore les malédictions, les trésors, l'occulte ?
Certes non. Simonetta Cerini n'est pas un de ces auteurs qui font dans le facile et l'alléchant.
Notre universitaire italienne a la plume sérieuse, quasi scientifique. Spécialiste de l'histoire des Templiers, son dernier ouvrage est un plaidoyer en faveur des Templiers, victime de leur Règle, de leur temps et des luttes entre Philippe Le Bel et la Papauté. Elle s'appuie sur des textes, des documents qu'elle prend le soin de vérifier, et ose une comparaison hardie entre la Passion du Christ, et celle des pauvres soldats du Christ. Mais cette comparaison n'est que la trame des écarts de conceptions théologiques des différentes parties de l'affaire et qui seront employés par les uns et les autres. Et Cerini les expose, les analyse et soupèse.
L'auteur se livre à un travail au scalpel. Rien n'échappe à son regard critique. Ne cherchez pas de quelconques secrets Templiers, encore moins de révélations sensationnelles, et vous trouverez ce que vous n'attendiez pas. La force de cet ouvrage vient de qu'il porte un regard différent de celui des auteurs et historiens français. Simonetta Cerini voit cette histoire du côté italien, et croyez-moi, cela change tout. En effet, l'Italie a sa part de responsabilité dans l'affaire, ne serait-ce qu'en raison de la lutte de pouvoir entre la Papauté et le Royaume de France, et également par le fait que l'Ordre du Temple était solidement implanté en Italie !
Cerini enfin développe une réalité trop souvent oubliée : la revendication d'une nouvelle Jérusalem après la défaite des États latins : L’Italie penchait pour Rome, le royaume de France pour Paris, et les Templiers ni pour l'une ni pour l'autre.
Ajoutons les rumeurs, une Règle des plus discrètes, les ambitions, les rancœurs, le tout avec un système judiciaire que l'auteur détaille.
Le livre est peut-être un peu trop savant et universitaire selon les critiques -comme si cela était une tare- mais quand on aime, on ne compte pas.