BÉRÉZINA
Contribution La Griffe Midi-Pyrénées
Rubrique Coups de coeur
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲△△
Facilité de lecture ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite ▲△△△△
Un pèlerinage sur le chemin de croix de la Grande Armée. Sylvain Tesson ne pouvant se faire attaquer par les Cosaques ou manger du cheval cru gelé, il a choisi d’y substituer un supplice de notre époque : la motorisation. Pas de trail perfectionné, de 4x4 fiable : un side car Oural né à l’époque soviétique d’une copie du modèle BMW équipant la Wehrmacht dans les années 40.
Le texte mêle en un contrepoint très bien conduit évocation historique, calvaire du motard (Sylvain Tesson n’a pas triché et est parti en hiver) et belles rencontres avec les russes, hautes en couleurs mêlant sans retenue émotions et alcoolisations extrêmes.
L’humour n’empêche pas la profondeur et l’évocation des souffrances endurées. Le sacrifice des soldats du génie, mourant de froid dans l’eau pour construire le pont qui permettra la survie des frères d’armes est bien présent.
Le récit réveille en nous la valeur initiatique du chemin, la communion avec le passé et l’intégration de ces enseignements à la conduite de notre passage terrestre. Il permet également de mettre à sa place ce que l’homme moderne considère comme insoutenable !
Les autorités russes viennent de réunir les restes de nos soldats, perdus dans des fosses communes, pour une inhumation digne d’eux en présence d’autorités militaires françaises et russes.