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Contribution La Griffe Touraine

Rubrique Coups de coeur

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲△△

Facilité de lecture ▲▲▲▲△

Rapport avec le rite ▲▲△△△

Pour satisfaire les exigences de sa psyché insatiable, l’homme a finalement inventé le dieu unique qui, par reconnaissance et en retour gracieux, l’a placé au centre de l’univers.

Aboutissement de la création, l’homme a fait de la nature son esclave. Et une esclave on l’exploite, on l’épuise au travail, on la viole sans vergogne.

Une fois vaincus, étouffés par le dieu unique, Thétis et ses Alcyons, et les nymphes des bois, des sources, des montagnes, plus rien, hormis quelques catastrophes climatiques ou géologiques, n’est venu s’opposer à l’expansion du phénomène humain.

Daniélou revient aux racines des religions primitives, explore les mythes croisés de Shiva et Dionysos, leur influence constante dans l’évolution spirituelle des religions indo-européennes, de l’hindouisme aux cosmogonies grecque, latine et celte.

Aucun tabou dans l’analyse des religions primitives : de l’animiste shivaïte qui sacrifie un bœuf et le dévore cru tout en s’excusant de le faire auprès du dieu protecteur ; aux orgies dionysiaques et autres bacchanales dont la fonction était de prolonger vers les dieux une communication extatique que les participants (les Bacchants) déclenchaient par le sexe tous azimuts et la consommation de produits plus ou moins fermentés : soma chez les shivaïtes, ambroisie chez les grecs, et autres liquides sacrés source d’immortalité.

Même s’il le fait de façon parfois brutale, ramenant tragiquement et humblement l’humain à ses fonctions vitales, Daniélou remet l’homme à sa vraie place dans la nature. Et s’il met en exergue les influences dionysiaques et orphiques évidentes sur les rites chrétiens des origines, il stigmatise sans nuance leur détournement théologique et les stratégies retorses des pères de l’église, dès lors que le christianisme devint un monothéisme d’état.

Il faut guetter les passages lumineux dans ce texte plein de citations, parfois rébarbatives, des traditions hindouistes ; il faut noter, car Daniélou nous montre ici une voie, l’importance majeure qu’il accorde à la « maîtrise de l’homme subtil » – ou Yoga –  et à l’importance des pratiques rituelles et magiques – ou Tantra – dans l’accès aux mystères de l’univers – ou Sankhya.

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