FRÉDÉRIC DE HOHENSTAUFEN, OU LE RÊVE EXCOMMUNIÉ

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Contribution La Griffe Hauts-de-France

Rubrique Coups de coeur

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite ▲▲▲△△

Fans de Game au Thrones ? Oubliez la saga : la destinée de Fréderic de Hohenstaufen la relègue aux cours de récréation d’école primaire. Là, c’est du roc de Palerme : dire ici que la réalité dépasse la fiction est d’une consternante banalité. D’accord, Hohenstaufen est un nom quasi imprononçable, mais au XIIIe siècle, c’est Frédéric II : c’est de l’empereur, et du germanique s’il vous plaît. Autant prêt à en découdre avec le Saint-Siège qu’à favoriser les arts, la culture. Et toujours à l’œuvre pour rassembler dans un même royaume les chrétiens, les musulmans et les juifs…

L’historien Jacques Benoist-Méchin est une machine à remonter le temps aussi précise qu’une montre suisse. Avec un style en technicolor, l’auteur ressuscite l’épopée de Frédéric II, 1194-1250.

Déjà les circonstances rocambolesques de la naissance de Frédéric laissent le lecteur médusé. Au cœur d’un hiver rigoureux blanchi par les tempêtes de neige, sous une tente montée à la hâte au centre de la place du marché de Iesi, Italie, le bébé à peine né est enveloppé dans une peau d’agneau fraîchement égorgé. On craint pour sa vie. Le spectacle se déroule devant le peuple et les nobles de la ville invités par la mère de l’enfant. C’est Constance d’Hauteville, une femme de quarante ans au caractère bien trempé, déjà vieille pour l’époque, épouse d’Henri VI « le cruel. » Lui, pendant ce temps-là, ferraille contre des barons siciliens rebelles…

Ainsi débute l’incroyable vie de Frédéric II : roi de Palerme, roi de Jérusalem, empereur de Rome, empereur du Saint-Empire germanique…

Au fil du récit, bien réelles sont les aventures qui mènent le lecteur aux frontières d’un monde étendu de la Palestine aux rivages de la Mer du Nord. Croisade, trahison, amour de l’art et de l’architecture (Castel del Monte, un joyau) sont au programme. La grandeur du projet mené par Frédéric II captive aussi par l’aspect visionnaire de sa volonté d’unification des différents pays. Le projet émaillé de succès agace la papauté : Frédéric est excommunié deux fois. Puis le rêve s’évanouit : car in fine le Saint-Siège n’aura eu de cesse d’anéantir l’œuvre et le souvenir de Frédéric II.

Mais chut… Place à la lecture, l’empereur Frédéric II entre en scène.

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… MAIS LA VIE CONTINUE