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Contribution La Griffe Midi-Pyrénées

Rubrique Coups de coeur

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲△△

Facilité de lecture ▲▲▲▲△

Rapport avec le rite ▲△△△△

Je lis les chroniques de Xavier Houssin dans « Le Monde des livres » depuis fort longtemps. C’est un écrivain et un poète. C’est lui qui a préfacé l’édition complète de l’œuvre de Bruno Durocher, ce poète juif polonais qui survécut aux camps de la mort, devint un grand poète français du XX° siècle et créa les éditions « Caractères » qui publièrent et publient toujours les grands poètes du monde.

Xavier Houssin lui-même fait paraître ses livres de poèmes chez « Caractères » et en 2016, son dernier recueil « L’Herbier des rayons » remporta le prix Paul Verlaine de l’Académie française.

Son dernier roman « L’officier de fortune » offre une lecture aussi distrayante qu’utile et confirme un des préceptes de la Franc-maçonnerie qui veut que la vie volontaire s’articule dans un itinéraire d’expériences initiatiques jusqu’à l’indéchiffrable dernière.

Car ce roman est le récit inattendu d’une résilience, celle d’un officier ayant rejoint la France libre qui a vécu par la suite toutes les défaites infligées au fier Empire colonial français et en est sorti par chance vivant, sinon indemne.

Le bouleversement de mai 1968 est le cadre de sa retraite qui le conforte dans sa certitude d’une vie familiale bien ratée et d’une vie personnelle amoureuse inaboutie.

Enfin veuf d’un mariage exécrable qu’il n’a jamais su rompre, rejeté par ses enfants, le vieux soldat rempli de ses combats perdus, revient dans un soubresaut sans illusion vers sa maîtresse, seul amour de sa vie, qu’il n’eut pas le courage de reconnaître mais avec laquelle il eut un fils qu’il n’a jamais connu.

Par-dessus le désastre de sa vie, sur le tard, une lueur de quiétude et de bonheur, venue du plus profond de l’âme étonnée du vieil officier déchu, s’illumine peu à peu avec les figures de la vieille amante et du fils.

Ce roman, conforme à la formule de Stendhal, est bien un miroir promené le long du chemin de la vie de cet officier de fortune.

L’humanité dramatique de cette longue vie cassée par les combats dont la marche du monde avait empêché les victoires, est saisissante dans tout le roman. Et les dernières pages délivrent à ceux qui savent bien lire, le « sens muet » du livre : l’espérance dans le soleil noir du déclin.

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