LA VRAIE GLOIRE EST ICI
Contribution La Griffe Midi-Pyrénées
Rubrique Coups de coeur
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△
Facilité de lecture ▲▲▲△△
Rapport avec le rite ▲▲▲△△
Phoenix d’Extrême-Orient et d’Occident, François Cheng est une énigme, une météorite, de même que le modèle d’une réussite exemplaire. Né Chinois, il est en effet parvenu, en cinquante ans de vie hexagonale, à se tailler une place si considérable dans sa culture d’adoption qu’il a été accueilli à l’Académie Française en 2002 et ce, fait notable, sans avoir oublié sa culture d’origine. Poète et écrivain dans les deux langues, il est aussi un fameux calligraphe du mandarin et un traducteur réputé. Beaucoup le décrivent comme un passeur.
J’ai presque honte de ne pas être totalement d’accord avec lui sur tous les sujets ! Sa conception de l’âme et de l’esprit, en particulier, nous éloignent un peu. Mais ceci est une autre histoire que je vous conterai peut-être un jour… sans prétention !
Quant au recueil que je commente ici… J’aime et j’adhère ! Il prend son titre du premier vers de son premier poème. Mais dès qu’on a lu ce poème en entier, on comprend que la proposition de François Cheng ne s’arrêtera pas à la gloire telle qu’on l’entend habituellement. Chacune de ses trois strophes, comme chacune des trois parties du recueil, éclairent le propos.
Ce dernier parle de la gloire du plan divin. Il révèle la perception hermétiste et taoïste de Cheng concernant l’univers. Il évoque la nécessité de discerner en chaque détail de la Création, matériel ou non, chaque évènement de l’existence, même le pire, la gloire du Tout. Il conclut en magnifiant la passion ; une passion sui generis perçue comme un hymne à la vie qu’il n’oppose ni à la mort, ni à la profondeur féconde du mystère.
Je n’en dirai pas plus sur le fond, car cet écrit doit bien entendu être soumis à l’interprétation de chaque lecteur et, au fond, votre avis compte plus que le mien.
Un mot encore, pourtant. Que François Cheng ait déjà atteint lors de la publication de ce recueil, un âge avancé, ne se ressent en aucune façon dans la forme de son texte, même si, pour écrire ainsi, une longue réflexion préalable est évidemment nécessaire. Fraiche comme un matin de Pâques, délicate comme un vieux jade, délicieusement joyeuse comme une farce d’enfant de cœur et profonde comme la pensée des immortels d’Orient ou d’Occident, cette lecture m’a porté au-delà de moi-même. Je vous suggère, si ce n’est fait, de vivre cette expérience.