QUO VADIS ?
Contribution La Griffe Lorraine
Rubrique Coups de coeur
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲△△
Facilité de lecture ▲▲▲▲△
Rapport avec le rite ▲△△△△
Roman fleuve, roman historique, nombreux sont les qualificatifs donnés à cet ouvrage. Extrêmement riche dans sa description des personnages célèbres de l’époque, « Quo Vadis ? » offre une version apocalyptique de ce qu’une société est capable de faire lorsqu’elle tient des boucs émissaires. Mais c’est davantage le parfum de l’Amour qui encense ces pages d’Henryk Sienkiewicz, écrivain et philanthrope polonais, prix Nobel de littérature en 1905, qui a su faire partager l’amour entre un général romain et une esclave, l’amour du pouvoir de Néron, l’amour des chrétiens pour leurs bourreaux, ou l’amour des apôtres pour l’humanité tout entière.
D’une plume agréable, d’une érudition certaine, l’auteur parvient à nous emporter dans le monde captivant de l’antiquité Romaine. Un monde dur, au centre du monde, mêlant faste et servitude. Un monde au sein duquel s’opposent l’Empire romain et le Christianisme. Le premier agonisera tout au long des III et IVème siècles, perdu par sa soif de conquêtes et de pouvoir. Le second, que tout semble opposer à la conception romaine de l’existence, se lève, lumineux, sur un monde qu’il obscurcira ensuite bien souvent.
Ce livre nous amène également à réfléchir sur nos valeurs actuelles, issues de la religion Chrétienne, au conditionnement de la société contemporaine ainsi qu’au jeu de pouvoir et de dupe que jouent si souvent les courtisans.
Malgré un parti pris trop évident laissant planer un doute d’objectivité, j’ai été littéralement emporté par le souffle épique de ce roman qui m’a transporté sur la scène d’une lutte philosophique entre la recherche des plaisirs absolus des Romains et le nouvel art de vivre des Chrétiens. Des heures de lecture palpitantes à travers une œuvre assez noire qui m’est apparue au final lumineuse.
Une œuvre avec la poésie en toile de fond qui résonne comme les notes d’une harmonieuse partition. Une œuvre qui nous rappelle à chaque instant que si « tout ce qui n’est pas éternel n’est rien, la poésie rend éternel ce que l’on croît n’être rien ».