Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Coups de coeur

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite ▲△△△△

Autant j’avais été sensible à « Je ne veux plus voyager » (autour de la mort de Charles de Foucauld), autant je n’ai pas réussi à accrocher au « sphinx de Darwin » trop papillonnant pour moi. Je me devais de reprendre confiance et fut chanceux d’user « d’infortune ». Formidable roman et je ne sais pourquoi.

Peut-être parce qu’il est si proche de soi que l’on peine à l’exprimer, à l’image de ces brumes du Berry qui m’ont fait penser au « Grand Meaulnes » (j’entends d’ici les hurlements des littérateurs), brumes fantomatiques et nécessitant donc une attention redoublée pour trier les apparences.

Cette farce si dérisoire qu’est la vie, si fourvoyeuse qu’on ne peut que s’en moquer, comment la remplir pour qu’elle nous fasse grandir alors que (c’est un secret) « elle nous diminue et nous abat progressivement ?».

Il nous faut simplement être lucides et savoir dégager son pied de l’étrier pour se voir galoper. C’est tout le génie littéraire de François Sureau, écrivain mais surtout homme de culture et si « français » d’écriture, que de porter notre attachement à ses personnages qui sont autant de facettes de notre existence. Ils se regardent être dans et à côté de la leur et nous embarquent avec  eux, « sans trouver de fenêtre sur la mer »

Rassurez-vous, la lecture n’est aucunement neurasthénique, au contraire le manque de simplicité reconnu et assumé, l’analyse trop poussée des sentiments, ce qui les rend alors vains, pousse les personnages dans cette entre-guerre de 70 à 18, à la moquerie d’eux-mêmes… une véritable aristocratie.

Fin, attachant, pathétique, bref si humain. Pourquoi la simplicité est-elle si compliquée et notre condition peut-elle « concevoir une passion quelconque sans l’obstacle opposé à l’accomplissement du désir ?» … C’est si vrai.

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