SAINT FRANÇOIS D’ASSISE
Contribution La Griffe Lorraine
Rubrique Coups de coeur
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲
Facilité de lecture ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite ▲△△△△
Le sous-titre « La vie d’un homme » est explicite. Cet essai n’est pas une hagiographie (la vie d’un saint) ni ne parle de théologie. Exit aussi le pathos, la récupération et les marchands du temple ! L’auteure, en historienne médiévale scrupuleuse, s’appuyant et commentant les écrits de Thomao de Celano premier biographe de François (écrits de 1127-1228, la mort de François datant de 1226) déroule dans une langue très simple et chronologiquement la biographie de François ; « cet homme qui par la construction de lui-même et par sa vie devint saint sans cesser d’être homme ».(*)…et un homme joyeux.
Rappelons-le, François est un laïc. J’insiste : ni prêtre, ni moine. Il est dans le troupeau et non pasteur du troupeau. Il n’érigera aucun règlement, ni ne prononcera le mot d’Ordre de toute sa vie, rejoignant ainsi « les apôtres sans structure ni organisation et œuvrant par là à un espace ouvert » (hors de l’église et du monastère) à arpenter sans cesse. D’où cette fraternité de compagnons (don du Très Haut), famille harmonieuse sans différence de considération et de traitement.
La seule demande de François envers l’Église de Rome fut la permission de prêcher. Un laïc… prêcher ! Hérésie !!!. Celle-ci (difficilement) obtenue fit du projet de « quelques membres de la fraternité une forme de vie valant pour tous ceux qui souhaiteraient l’embrasser ».
L’adhésion littérale au message d’amour évangélique du Christ et la pauvreté vue comme un allègement, poussèrent ces hommes (et ces femmes) à une liberté autant physique (l’évangélisation par l’exemplarité) que spirituelle.
Mais aussi Chiara Frugoni, par l’étude de l’expérience fondamentale de cet homme en marche vers la sainteté, aussitôt célèbre, controversé et inquiétant, relève qu’il peut arriver que chacun, comme lui, soit, un jour, amené à une désappropriation de sa tâche…
Retenons plutôt la modernité du message de celui qui, s’en remettant totalement à Dieu, reporta cet attachement à toute la création, liant ainsi deux mondes.
Érudit, simple, sensible et vrai…un bouquin franciscain !