LE LIÈVRE AUX YEUX D’AMBRE

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Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Coups de coeur

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite ▲△△△△

Que reste-t-il de nous quand l’Histoire est passée ?

Il faut alors, comme on dépouille à rebours la peau d’un lapin remonter le cours des années et sentir encore le corps chaud dont vous êtes -mais oui- le descendant.

Car Edmund de Waal est à la fois l’acteur et l’auteur de ce récit qui n’est pas une fiction mais un témoignage sur sa famille, les Ephrussi, famille richissime, esthète, d’origine russe, avec comptoirs à Odessa, Vienne, Paris, Londres… Famille heureuse, aimante et …juive.

Elle connu son apogée dans cette Mittel-Europa et avant la tragédie…

Que laisse-t-on une fois parti ?

Et quelle force opposer alors à l’oubli ? Celle d’écrire, d’une façon finement intelligente, intimiste, contrastant avec ce que furent les tourments de l’Histoire. Écrire, mais sur quoi ?

Car, de cet empire financier, il ne reste, dérisoire ironie, rien… Enfin pas tout à fait ! Juste une collection, achetée à Paris vers 1850, de minuscules objets japonais sculptés. Os ou bois dur, 264 exactement, des netsuke, miraculeusement sauvés (je ne vous raconterai pas, mais c’est aussi une belle histoire), « des boutons » pour joindre les pans de ce qui manque et consolider ce qui existe.

On peut en choisir un, le mettre au fond de sa poche pour le sentir, le faire glisser entre ses doigts, et jouer ainsi avec le monde.

Quelle est l’importance de ce que l’on transmet ?

Ce n’est pas l’objet, sa réalité, peut-être l’histoire, sa mémoire, mais quelque part cette histoire n’a pas autant d’importance que le temps de sa recherche, son appropriation et enfin sa présence, son passage au monde vivant d’aujourd’hui.

Alors … le sentiment ?  Nous ne sommes qu’éphémères passeurs.

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… MAIS LA VIE CONTINUE

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