LES BISONS DE BROKEN HEART

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Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Coups de coeur

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲△△

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite ▲△△△△

Si comme moi, vous avez toujours rêvé d’élever des bisons au fin fond du Sud-Dakota ce bouquin est pour vous ! O’Brien, lui, l’a fait.

Professeur de littérature à l’université (pour renflouer les caisses), éleveur (pour les vider) et auteur-acteur plein d’humour (il en faut par moins 20 degrés), nous suivrons les péripéties de son ranch (bien choisir), les achats de terrains (ruse nécessaire), la mise en place des clôtures de trois mètres de haut (par des gens incompétents), des animaux inapprochables et un vent à décorner les b… dans ces immensités autrefois parcourues par Sitting Bull.

Ce récit est bien plus profond qu’il n’y parait car la « re-création » d’un écosystème originel et extensif, où bisons et herbe des grandes plaines (alors disparue) s’épaulent, est bien l’enjeu de fond. Car on ne peut élever cet animal, on ne peut que lui redonner une petite place et « laisser faire la nature » comme on dit … bêtement.

Plus sérieusement cette réintégration, toute passionnée qu’elle soit, pose le problème de l’illusion car redonner une place est toujours une contingence. Il faut organiser, surveiller, manager, acheter et vendre. Le monde sauvage n’existe plus (ici celui des grandes migrations). S’ensuit une nostalgie quelque part et un profond respect pour cette vie révolue.

O’Brien fait le maximum pour que ses bisons soient heureux, jusque dans leur mort. Il le fait comme pour la réintroduction et le dressage d’un petit faucon (c’est un autre récit : « rite d’automne ») sur ces mêmes terres.

C’est une histoire dure et tendre, humble et décalée. On ne peut revenir en arrière.

Mais ce n’est pas parce que… qu’il ne faut pas. Nous n’aurons ainsi jamais le cœur brisé.

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