LE ROI TUÉ PAR UN COCHON
Contribution La Griffe Lorraine
Rubrique Coups de coeur
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲
Facilité de lecture ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite △△△△△
Connaissez-vous l’histoire du cochon gyrovague qui fit trébucher, sur les mauvais pavés de Paris, le cheval du fils ainé de Louis VI le Gros, le 13 octobre 1131 ? L’héritier capétien Philippe en mourut… et à 15 ans !
Des accidents fatals de têtes couronnées, en tournois, lors de chasses, ou à la guerre, il y en eut pas mal - rien à redire - c’était même assez classe…
Mais un cochon régicide, ça n’est pas passé.
Car la mort de Philippe fut jugée comme une infamie, et l’infamie, surtout royale, il faut l’effacer sous peine d’entachement de la lignée.
L’Abbé de Saint-Denis, Suger, dans son récit, qualifie l’animal de « porcus diabolicus », non « diable de porc » mais « porc envoyé par le diable » ( Et que Dieu laissa faire … pour quelles expiations ?)
Cela situe le niveau : mort honteuse, mort misérable, inouïe, de celui qui était destiné à être le premier.
Ce sont les conséquences politiques, religieuses, psychologiques (pur - impur) de ce drame que nous relate Michel Pastoureau, historien passionnant (héraldique, histoire des rapports entre les hommes et les animaux, histoire des couleurs), mais davantage encore, le rachat de cette mort qui transparait symboliquement encore aujourd’hui dans le bleu de notre drapeau national. Oui … parfaitement !
Par quels détours ?...
L’hypothèse développée est extrêmement documentée : voir les renvois en bas de page pour ceux qui veulent approfondir.
Le récit est vivant et surtout nous fait approcher l’état d’esprit en cette moitié du XIIème siècle où la préservation du pouvoir royal ne pouvait se passer du secours d’une Église toute puissante, détentrice du pouvoir spirituel.
Méfions-nous des petits cochons vagabonds de tous les jours, prenons de la hauteur…