JACARANDA
Contribution La Griffe Aquitaine
Rubrique Coups de coeur
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲
Facilité de lecture ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite ▲△△△△
Jacaranda, le dernier roman de Gaël Faye, est une ode à la résilience et à l'amour malgré la tragédie. À travers les yeux et la voix de Milan, Gaël Faye nous plonge dans un récit captivant où se mêlent nostalgie, espoir et une profonde exploration des racines et de l’identité. Après un premier séjour au Rwanda, pays de naissance de sa mère, Venancia, Milan décide d’y revenir pour y retrouver une famille dispersée par la guerre et y découvrir ce que sa mère ne lui a jamais raconté.
Faye grâce à son écriture poétique et évocatrice transforme chaque page en une peinture vivante. Le titre même du livre, Jacaranda, fait référence à l’arbre aux fleurs violettes, symbole de beauté et de résilience, qui rappelle les racines profondes de l’auteur dans sa terre natale. Le jacaranda devient alors un témoin silencieux des drames humains, de la fuite et de l'exil, tout en restant ancré et vivant, comme le Rwanda, dans le cœur de ceux qui ont dû le quitter.
Gaël Faye dépeint avec une justesse bouleversante les réalités du Rwanda marqué par les conflits, sans pour autant tomber dans le pathos. Son style mêle tendresse et violence, douceur et brutalité, et fait résonner chaque mot avec une profondeur émotionnelle qui nous emporte. À travers le personnage principal Milan , il explore des thèmes universels : la quête de soi, le poids de l’histoire, la douleur de l’exil,, la force des rencontres tout en célébrant la puissance du retour aux sources et de la réconciliation avec le passé.
Les personnages de Jacaranda sont magnifiquement construits et touchants, chacun portant en lui des blessures, des espoirs et des luttes qui les rendent profondément humains. On vibre avec eux, jusqu’à ressentir leur peine et leur désir de retrouver une paix intérieure.
Sans oublier, bien sûr, que l’assassinat du président rwandais, Juvénal Habyarimana,le 6 avril 1994 a déclenché le génocide des Tutsis par les extrémistes Hutus. La commission indépendante d'enquête mandatée par l'ONU lors du génocide de 1994 au Rwanda estimant qu'environ 800 000 Rwandais, en majorité tutsi, ont perdu la vie durant trois mois
Un livre que l’on ne pose pas avant de l’avoir fini…récompensé du prix Renaudot en novembre 2024.