ALLONS Z’ENFANTS
Contribution La Griffe Lorraine
Rubrique Coups de coeur
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△
Facilité de lecture ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite ▲△△△△
Écrit en 1952, ce roman que l’on devine largement autobiographique, est un violent pamphlet antimilitariste. Gibeau sait de quoi il parle : Enfant de troupe à treize ans, ce fils d’adjudant passa cinq ans à l’école (gratuite) de formation à Tulle, puis cinq ans de service,(dette obligatoire) à Saumur puis à Toul.
Dix ans chez les spécialistes du sadisme et de la vacherie patriotarde, bref chez les imbéciles paresseux qui, détenteurs de l’autorité, chercheront en vain à mater cet insoumis qui cachait ses livres, et s’intéressait au cinéma.
Deux tares supplémentaires et inutiles, abhorrées par ces « gens de peu d’humilité, pitres, bateleurs, comédiens en perpétuelle représentation » qu’il faut saluer cent fois par jour… Donc refus… « Voulez faire le polichinelle ? C’est bon… Corvée de chambre toute la semaine ».
Dix ans qui auraient pu mener à un lent étiolement, une rentrée dans le rang, quoique discriminé par ses pairs et tête à claques de ses supérieurs. Il résista, lauréat en toutes matières et dernier en discipline, cette dernière étant la force des armées. Ce qui lui valut le plus bas des classements.
Bon, Tout cela … Je me doute que ça a bien changé…
La forme date un peu. Cependant, sur le fond, la serpentine connerie est toujours tapie au chaud dans les casernes militaires, les boites à curés, les services de sous-préfecture, presse et télé … j’en passe.
Chacun tirera de cette triste et courageuse expérience, ce qu’il voudra. Pour ma part, j’y vois la lutte nécessaire contre la continuelle atrophie, l’appel et le soutien constant de la distanciation de même, si nous en avons encore la force, la propension à ne pas ignorer notre prochain, quel qu’il soit, et qui que nous soyons.