Le jeu du roi
Contribution La Griffe Côte d’Azur Corse
Rubrique Coups de coeur.
« Nous mourons tous pour le même empire, celui qui n’a ni terres ni frontières et que nous portons en nous ».
Intérêt général de l’ouvrage: ▲▲▲▲▲
Recommandation de lecture: ▲▲▲▲▲
Facilité de lecture: ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite: ▲▲
Le jeu du roi n’est pas un jeu, mais un legs que seul l’enfant en nous peut encore comprendre.
Jean Raspail y témoigne d’une épopée désespérée, l’aventure d’un jeune garçon qui, rêvant de grandeur, partage l’obsession d’un vieil original pour une contrée hostile, la Terre de Feu, patrie lointaine et abandonnée, synonyme d’un royaume invisible dont il se dit roi. Or ce n’est qu’en ce territoire à la lisière du réel et du fantasme que peut s’accomplir un destin dont nos contemporains ont perdu l’envie et même la possibilité. Car seul dans ce là-bas, l’homme devient roi et « sa longue nuit s’illumine ».
Roman réactionnaire, donc, qui exalte la hardiesse de l’homme nostalgique des vertus chevaleresques. Sous la figure du conte, Jean Raspail y traite de courage, d’élection, de partage, de transmission, mais aussi de l’amour d’une âme pure qui refuse d’abdiquer face à la platitude du monde moderne, autant de vertus qui résonnent au plus profond de chacun d’entre nous.
A noter, de la même veine, deux autres romans du même auteur : Qui se souvient des hommes ? en lequel Jean Raspail raconte l’agonie d’un peuple voué à disparaître, et Sept cavaliers, métaphore de l’effondrement de la civilisation occidentale et de l’avilissement des hommes.