LE DESTIN BRISE DE L'EMPIRE AZTEQUE
Contribution La Griffe Lorraine
Rubrique Coups de cœur.
Conquérir un empire avec une poignée d'hommes n'était à la portée que d'un guerrier sans peur, audacieux, mais pas sans reproches.
Intérêt général de l’ouvrage: ▲▲▲▲▲
Recommandation de lecture: ▲▲▲
Facilité de lecture: ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite: ▲▲▲
Ce petit ouvrage de qualité nous parle de la chute de l'empire aztèque. L'auteur synthétise avec brio la chute de cette civilisation, encore entourée de mystères pour les profanes en histoire de la conquête du nouveau monde. Un beau papier semi-glacé, plus de deux cents photos en quadrichromie, une mise en page des meilleures, une chronologie et une table des matières, véritable index de ce sujet toujours passionnant. Ajoutons en fin d'ouvrage soixante pages de témoignages et documents, allant de la conquête jusqu'à Mexico en 1881.
Le nombre d'ouvrages racontant cette tragédie ne manque pas. L'accueil amical par Moctezuma II, l'épisode tragique de laTrista Noche, la mort de Moctezuma, et la chute de la capitale en 152I nous sont contées avec force illustrations. Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Suivront la résistance aztèque, puis la collaboration et enfin l'assimilation complète de tous les territoires de l'empire déchu. Gruzinski traite du choc de deux cultures, et surtout des désordres nés de la colonisation catholique. Réticences des vaincus, obstination des vainqueurs, incompréhension de la nouvelle religion, tout ceci ne sera réglé que difficilement par la suite.
Ce livre est pour moi ce qui se fait de meilleur en introduction de la conquête du Mexique par Cortés et ses successeurs. J'en recommande la lecture à tous ceux qui sont peu au fait de cette histoire tragique et étonnante. Conquérir un empire avec une poignée d'hommes n'était à la portée que d'un guerrier sans peur, audacieux, mais pas sans reproches. Servi par une incroyable méprise, par les dissensions des aztèques, par la faiblesse de leurs alliés prompts à changer de camp, enfin servi lui-même par une brutalité sans égale, Cortés réalisa un exploit militaire et un désastre humain. D'une capitale lacustre extraordinaire, il ne reste plus que de rares murs supportant des édifices coloniaux.
Qui furent les méchants ? Horrifiés par les sacrifices humains, les marches des temples souillées du sang d'innocents, les conquistadors, sacrifièrent tout autant, mais d'une autre manière. Ils massacrèrent sans se poser de questions.