Contribution La Griffe Aquitaine

Rubrique Coups de coeur

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△

Facilité de lecture ▲▲▲▲△

Rapport avec le rite ▲▲△△△

Au-delà de la boutade chantée par notre frère Serge, c’est bien d’un ouvrage savant qu’il s’agit, qui ne renâcle devant aucun obstacle. Les découvertes et inventions qui ont structuré notre humanité y sont collationnées dans leur ordre chronologique d’apparition, les premières traces et premiers outils étant datés de 3,3 millions d’années avant le présent.

132 000 générations nous séparent de ces premières pierres taillées, fenêtres ouvertes sur l’évolution du cerveau et les capacités cognitives, la transmission des savoirs. Suivent vingt-six chapitres explorant la chasse, la maîtrise du feu, les gravures rupestres, les bijoux, l’apparition des dieux et des rites, les premières statues révélatrices d’une pensée magique animiste, la structuration sociale et la domestication d’animaux, pour s’achever sur les premières interventions chirurgicales, traces retrouvées sur les ossements de Néandertal sans la moindre équivoque.
La statuaire est née il y a plus de 35 000 ans, dans une forme « techniquement et surtout esthétiquement aboutie, essentiellement dans des figurations féminines aux formes évocatrices de fécondité ». J’ouvrirai ici une parenthèse particulière sur « la première aiguille à chas », objet technique de petite taille d’une redoutable efficacité qui a traversé les siècles et les millénaires sans la moindre modification. Les plus anciennes ont plus de 30 000 ans !

Certainement ce catalogue est loin d’être exhaustif, mais il dresse un inventaire de « paléo-chroniques » qui nous plongent dans les temps de l’histoire des hommes, temps multiples faits de temps brefs, ou temps de longue durée qui montrent des processus évolutifs d’apprentissages complexes et d’adaptations à des variations des environnements.
Ces aventures d’hommes, femmes et enfants racontent un besoin d’élever et émanciper la pensée au-delà du réel et mettre en œuvre des force créatrices, des valeurs spirituelles. L’inhumation des défunts apparait chez Néandertal, et Sapiens à peu près au même moment, est-ce alors l’émergence « d’une prise de conscience d’une forme de l’au-delà », de vie après la mort ?

Nicolas TEYSSANDIER, historien et chercheur au CNRS, nous convie à un voyage vertigineux « dans le passé à la rencontre de nos ancêtres, celles et ceux qui ont fait de nous des êtres humains ». Préoccupations d’une franche actualité rythmant les travaux de nos loges.

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