Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Coups de coeur

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲▲△

Rapport avec le rite ▲△△△△

Ah, ah, comme un titre peut être trompeur ! Je pensais que ce petit bouquin nous parlerait de l’œuvre de Philippe Cognée, artiste peintre. Pas du tout ! (Sauf, peu s’en faut, à la dernière page et quelques illustrations). En fin de compte, c’est tant mieux car Bergounioux, essayiste, nous dépeint l’aujourd’hui et nous livre (sur palette) une réflexion intéressante sur le développement de notre société contemporaine. Comment en est-on arrivé là ? Et ce depuis le début du 20em jusqu’à ce jour (L’écrit est daté de 2012, ça ne s’est pas arrangé depuis…).

Pensée claire et calme, longues phrases, mots choisis, ajouter un peu de poésie dans cette écriture pour mieux annoncer les pertes successives qui font que nous sommes devenus du « cheptel parlant ».

Qu’avons-nous perdu ?

La ruralité avec l’abandon de la terre comme source de richesse (on y reviendra peut-être avec l’écologie). Les « trente glorieuses » furent l’ère du prolétariat-ouvrier, des employés et des personnels d’encadrement.

La photographie en noir et blanc pour un monde technicolor devenu kitschissime.

Qu’avons-nous gagné ?

Notre aveuglement face à la prosaïque réalité.

La vitesse, c’est-à-dire le rétrécissement temporel entre deux évènements (toujours plus que tout).

L’urbanisation à outrance accompagnée d’une mécanisation dans tous les domaines.

L’autosuffisance couvrant la dépendance.

La modernisation (mais de quoi ?).

Et bien d’autres pistes de réflexion dont il ne reste qu’un thème « qui éclipse tous les autres : c’est le calcul rationnel des chances pacifiques de gain pécuniaire ».

Un peintre entre autres, en rend compte -Merci Philippe- qui « perçoit autre chose d’une chose en la transférant ailleurs et ce faisant lui confère une existence plénière qu’y ajoutent la conscience éveillée, les sens alertés ».

Pour comprendre davantage cette griffe un peu touffue, reportez vous aux toiles floutées de P. Cognée et particulièrement celles touchant les rayons de supermarchés, les façades de ZUP. Concordante ressemblance, où nous sommes rangés, rongés, grignotés, gratouillés… achetés.

Est-ce ainsi que les hommes vivent ? Et leurs baisers, au loin, ne les suivent plus… Pas le temps et pas l’envie…

Précédent
Précédent

LE PROCHE ORIENT DE POMPEE A MUHAMMAD

Suivant
Suivant

CROIX DE CENDRES