Contribution La Griffe Aquitaine

Rubrique Coups de coeur

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△

Facilité de lecture ▲▲▲▲△

Rapport avec le rite ▲▲△△△

Hélène Bonafous-Murat est une romancière universitaire normalienne agrégé d’anglais et experte en estampes anciennes et modernes. La caravane du Pape est son 5éme roman publié en 2019 et qui a reçu le prix des romans de spiritualité.

Nous sommes en 1669 Leone Allacci  l’un des plus grands érudits de son époque, il a écrit plusieurs traités de théologie en latin et en grec, agonise à Rome. Dans ces rares moments de conscience il lui revient en mémoire un voyage effectué durant la guerre de trente ans. Le  pape Grégoire XV l’a chargé de récupérer pour la bibliothèque apostolique du Vatican tous les ouvrages de la bibliothèque palatine située à Heidelberg en Allemagne considérée comme un centre de l’hérésie par l’église catholique du fait de la grande littérature théologique protestante qui la compose. Elle comportait aux yeux de la papauté des ouvrages d’une valeur inestimable tant civile que religieuse.

Il s’agit d’un voyage à travers l’Italie, l’Autriche et l’Allemagne il lui faut franchir les alpes, aventure à cette époque. Il s’empare de ces livres à Heidelberg charge les caisses sur des carrioles et protégé par des mercenaires entreprend son périple de retour. Au cours de ce voyage beaucoup de gens s’agrègent à cette caravane des gens jetés sur le chemin par la guerre et qui aident à sa progression. Les dangers sont nombreux, des bandits, des incendies…Allacci caractériel porté par sa foi poursuit son chemin. Il semble que rien ne peut entraver son voyage pas même le passage des Alpes à dos de mules. Il est ébranlé dans sa foi par une rencontre avec une jeune fille dont il entreprend l’éveil à la lecture et à l’écriture.

Soutenu par le Vatican qui n’hésite pas à lui faire parvenir des fonds il va mener à bien son entreprise mais à quel prix .Allacci n’était résolument pas un homme comme les autres. Porté par une foi chevillée à l’Âme, une allégeance à son pape et à l’église de Rome il n’avait de passion que pour les livres .

Des questions émergent : Que reste-il de nous après avoir lu tous ces livres ? Le livre est-il plus important que l’humain ? Que reste-t-il lorsque l’on disparaît ?

Ce livre est une réflexion sur le patrimoine à l’heure où des bibliothèques sont pillées, des monuments détruits où existent des trafics d’objets d’art.

C’est pour ma part un beau livre d’aventure humaine où se glisse un contexte historico-religieux.

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