Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Coups de coeur

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲△△

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite ▲△△△△

Ce roman est écrit avec beaucoup de modestie. Cette retenue très féminine (trop ?), toute asiatique, contraste avec l’exubérance, cette fois-ci toute occidentale et galopante de l’accompagnatrice de l’auteure pour dix jours de Japon.

Allez ! en route pour Kyoto puis Tokyo (non, non ça c’est très occidental). Laissons-nous porter vers ces ailleurs.

Amélie se voit confrontée à deux humeurs : La première, personnelle, pose la recherche interrogative des sensations passées. En effet, elle vécut au Japon jusqu’à l’âge de cinq ans puis y revint à vingt (en tremblant), parle japonais, d’où aussi ce rôle de pont, oui de lien avec la seconde moitié accompagnante, insupportable, possessive et égocentrée.

Soit, l’une et l’autre sont sensibles à la délicatesse des temples, à ces paysages de méditation au gravier peigné. Mais cette beauté subtile, l’une s’y baigne, l’autre tâte la température, l’une inspire, la seconde se préserve, défensive. Il faut savoir, quelquefois, fermer les yeux pour « nettoyer son âme », alors ...

Amélie, laisse-nous, en toute simplicité, avec toi, gouter aux plaisirs du SHIBUI, le comble du bon goût « porter un kimono marron, manger un kaki amer, boire du macha dans un bol dépourvu de bord lisse, vieillir en devenant aussi ridé que de l’écorce… ». Nous garderons alors la distance qui mène à la sagesse.

Ainsi, tu ne peux te baigner deux fois dans le même fleuve, ni relire le même bouquin et c’est tant mieux. Rien de ce qui à été vécu n’a été oublié.

Le grand balai (de riz) nous pousse vers la rivière, pétale que nous sommes glissant dans la rigole, une vacuité, la rivière au fleuve et celui-ci à la mer, mais on ne peut remonter le cours des sentiments. Ils nous habitent, nous voyageons avec eux et non pour eux. S’y ajouter est tout le bonheur que nous souhaite Amelie Nothomb.

Recommandation : « Soif », son meilleur bouquin… Filez de suite l’étancher !

Précédent
Précédent

CHARLEMAGNE

Suivant
Suivant

DE NULLE PART LES OISEAUX SURGISSENT